Les deux frères Kaya Mourad 50 ans et Mansour 45 ans, ainsi que la fille de ce dernier, Amira 16 ans, ont menacé, hier, de se suicider au cocktail Molotov à l'entrée de la daïra de Koléa pour exprimer leur révolte pour avoir été éliminés de la seconde liste des bénéficiaires des 80 logements sociaux de Koléa. Kaya Mansour figurait en 9e position dans la première liste avant les recours. Il criait avec son frère : «Non à la hogra», «Non au terrorisme administratif» tout en brandissant avec Amira des banderoles et trois cocktails Molotov. Déprimé, Mansour révélera à InfoSoir que le seul moyen d'exprimer sa colère et de dénoncer la hogra était de mourir avec sa fille. «Je ne comprends pas pourquoi nous avons été écartés de la liste alors que la commission n'est jamais venue me voir après les recours. C'est injuste», nous dira-t-il en sanglots. Amira, qui a eu 16 ans vendredi, nous dira en larmes : «J'ai le droit de m'exprimer en toute liberté pour dire non à la hogra.» «Mais vouliez-vous vraiment mourir ?», lui avons-nous demandé. «Non, j'ai passé mon BEM et je voudrais vous inviter à goûter au gâteau», répondra-t-elle en serrant la main de son père qui était en larmes lui aussi. Mansour est vendeur au marché quotidien de Koléa, dit «Souk El Mexique». Il habite avec ses trois filles et sa femme dans un gourbi au douar Benyamina (Koléa) depuis plusieurs années. Il nous révélera qu'il se pointera quotidiennement devant la daïra avec ses filles à partir de ce mardi matin, jusqu'à ce que la commission revienne sur sa décision. «Je n'ai qu'une seule pièce où je dors avec mes filles. Je vis une situation intolérable. Nous faisons nos besoins dans un seau que nous vidons un peu plus loin tôt le matin», nous révélera-t-il. La liste des 80 logements sociaux de Koléa a vu l'annulation de douze bénéficiaires suite aux recours. Même chose pour les 129 logements de Chaïba dont la liste des bénéficiaires a connu le retrait de 21 personnes.