Déficit n Les analystes estiment que la formule actuelle du week-end fait perdre au pays 1 à 3 points de croissance économique par an. Le Forum des chefs d'entreprise lancera incessamment un débat interne autour de la lancinante question du retour au week-end universel. Au cours d'un symposium international organisé, hier, à Alger sur la question des Investissement étrangers directs (IDE), l'organisation patronale a exhorté ses adhérents à méditer et suivre l'exemple, «sans attendre les décisions officielles» du groupe sidérurgique Mittal Steel qui a pris l'initiative de réaménager les horaires de travail dans ses différentes unités en optant pour les vendredi et samedi comme jours de repos hebdomadaires. Le débat se fera donc au sein des structures du FCE dans l'attente des résultats d'une étude commandée auprès du Centre de recherches en économie appliquées au développement (CREAD). C'est dire que l'organisation présidée par Reda Hamiani ne lâche pas prise sur cette question qui a toujours constitué une de ses principales revendications. Et ce ne sont pas les arguments qui lui font défaut pour démontrer les incidences du maintien de la formule actuelle sur l'économie nationale. Selon des experts, cette situation fait perdre à l'Algérie 1 à 3 points de croissance économique chaque année du fait que les entreprises et les organismes en relation d'affaires avec des partenaires étrangers sont contraints à ne fonctionner réellement que 4, voire 3 jours par semaine. La Société financière internationale (SFI) estime, pour sa part, la perte induite par la formule actuelle entre 500 et 750 millions de dollars par an. En fait, le Forum tente de couper la poire en deux en trouvant la formule adéquate pour concilier les considérations religieuses et l'impératif de l'efficacité économique. La sacralité du vendredi n'est nullement remise en cause, à en croire les propos tenus par différents responsables de l'organisation qui ont maintes fois cité en exemple les nombreux pays du Moyen-Orient qui ont su allier les deux exigences en optant pour le vendredi-samedi. La question avait déjà dominé les débats au cours des rencontres organisées par le FCE durant la campagne électorale des dernières législatives. Tous les chefs de parti invités ont été priés d'exprimer leurs intentions sur la question. Si certaines formations politiques ont affiché des positions tranchées, d'autres, en revanche, ont soigneusement éludé le sujet jugé «trop sensible» dans la conjoncture actuelle. Ainsi, c'est sans surprise que le RCD et les autres partis de la mouvance démocratique ont plaidé pour le retour à la formule du samedi-dimanche, arguant que le pays doit suivre en cela ses principaux partenaires économiques. Le refus d'une telle option par les partis islamistes ne constitue pas une nouveauté non plus. Or, les formations majoritaires au Parlement et qui sont par conséquent appelées à gérer les affaires du pays, ne se sont toujours pas clairement exprimées sur la question. Ni le FLN ni le RND n'ont encore tranché leur position. L'initiative de Mittal Steel et l'offensive du FCE auront-elles raison de cette hésitation ?