Manque n notre pays «aurait pu créer des centaines d'entreprises et des centaines de milliers de postes d'emploi permanents si ce n'était la décision idéologique de 1976». Pour les chefs d'entreprises, l'adoption du week-end dans sa formule actuelle (jeudi et vendredi) ne repose sur aucun fondement religieux et porte un lourd préjudice à la performance des entreprises. «Le retour au week-end universel est devenu un sujet tabou et toutes nos initiatives dans ce sens ont été vaines. L'islam n'a rien à avoir dans cette question, car il n'interdit pas de travailler le vendredi. Nous devons impérativement nous mettre à l'heure universelle car il s'agit, avant tout, d'accroître la performance de notre économie», a souligné, hier soir, Omar Ramdane, président du forum des chefs d'entreprises (FCE), lors d'un débat organisé à l'hôtel El-Aurassi par le forum autour de cette question. Pour lui, il est absurde de continuer à effectuer des échanges économiques avec des partenaires étrangers trois jours par semaine seulement. «Il est temps de mettre les pendules à l'heure en revenant au week-end universel. Jusqu'à quand nous continuerons à subir des pertes ? Comment veut-on améliorer la performance de nos entreprises et les mettre au diapason de la concurrence mondiale avec trois jours de travail par semaine ?…», s'est-il interrogé. Même en l'absence des chiffres officiels relatifs au manque-à-gagner durant les trente ans de l'application du week-end du jeudi-vendredi, les intervenants ont estimé que notre pays «aurait pu créer des centaines d'entreprises et des centaines de milliers de postes d'emploi permanents si ce n'était la décision idéologique de 1976». Dans le même ordre d'idées, le président du FCE a cité les chiffres avancés par certaines institutions financières et bureaux d'études spécialisées internationaux relatifs au coût économique du week-end actuel appliqué en Algérie. Selon une étude récente réalisée par la Banque mondiale, notre pays pourrait gagner deux points sur l'échelle de la croissance économique, la Société financière internationale (SFI) estime que le retour au week-end universel permettra de gagner un taux de croissance variant entre 2 et 5% du PIB, alors que d'autres études estiment que l'Algérie perd annuellement entre 500 et 700 millions de dollars à cause du week-end actuel. «Il y a un anachronisme qu'il faut rectifier le plus vite possible et il n'y a aucun compromis à faire dans ce sens. Il est inconcevable que l'Algérie, qui a signé l'accord d'association avec l'Union européenne et poursuit ses démarches pour l'adhésion à l'organisation mondiale du commerce (OMC), reste détachée du monde durant quatre jours par semaine», souligne, pour sa part, Ali Aoun, P-DG du groupe Saïdal, ajoutant que le «décloisonnement de notre pays doit se faire sur des bases qui servent son économie et non pas pour le prestige». Les chefs d'entreprises privées ont également mis l'accent sur l'importance de l'élaboration des études d'impact sectoriel pour évacuer définitivement l'aspect idéologique et la préparation de l'économie nationale pour la période après-pétrole.