Des études font état de pertes annuelles de l'ordre de 750 millions à 1 milliard de dollars. Le très vieux débat sur le retour au week-end universel a été relancé. Des scientifiques, des chefs d'entreprise et des politiciens se sont exprimés, hier, sur les ondes de la radio Chaîne III, sur la question. Certains d'entre eux, à l'exemple des chefs d'entreprise, se sont montrés favorables à l'adoption du samedi-dimanche comme repos hebdomadaire. Pour eux, le retour au week-end universel devient «une exigence économique». D'autres, en revanche, estiment que ce n'est pas une nécessité ni une priorité de changer l'actuel week-end, en place depuis 1976. Des analystes proposent, eux, les journées de vendredi et samedi comme solution intermédiaire dans une première phase, afin d'éviter de heurter la sensibilité des uns et des autres. Les scientifiques parlent de la nécessité de l'élaboration d'une étude concernant l'impact de l'actuel week-end sur l'économie nationale. «Nous ne savons pas encore quels sont les secteurs qui profiteront de ce changement. Donc, une étude sectorielle est impérative dans ce sens», estime M.Omar Bouazouni du Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread). L'élaboration d'une étude sur l'impact du week-end actuel sur l'économie nationale est une nécessité pour mesurer le niveau de nos relations avec le monde extérieur, car le volume de ces échanges a changé en quantité et en qualité, souligne, pour sa part, M.Mohamed Belleg du Cnes. Il est temps d'aborder cette question avec beaucoup de lucidité, dit-il, tout en insistant sur le fait qu'il ne s'agit pas de remettre en cause les fondements de la société. De son côté, Mourad Oulmi, président de Sovac, dira que «nous ne pouvons pas nous permettre de travailler seulement trois jours par semaine». Il pose la problématique du transfert de l'argent. «Les entreprises bancaires ne travaillent pas les samedis. Il faut donc s'aligner sur ces institutions financières». En matière d'impact sur l'économie nationale, certaines études font état de pertes annuelles de l'ordre de «750 millions à 1 milliard de dollars» à cause du week-end actuel. Les chiffres de la Banque mondiale font état de 1 à 2% de croissance du PIB à gagner et notre pays pourrait, selon la même banque, gagner deux points sur l'échelle de la croissance économique. Sur le plan politique, les avis restent mitigés au sein des partis de l'Alliance sur le retour du week-end universel. M.Saïd Bouhadja, porte-parole du FLN, dira que «la question du week-end universel n'a pas de relation directe avec la demande du citoyen». Il appelle ainsi à l'ouverture d'une réflexion collective sur ce sujet. Pour le MSP, cette question «n'est ni une priorité ni une nécessité». «Le problème peut se poser par rapport au système bancaire et chez nous, le samedi est le jour de repos des banques. Donc, poser cette problématique, c'est créer une certaine confusion chez les citoyens», considère M.Boumechra, député MSP. De son côté, M.Bouchouareb, membre du conseil national et cadre dirigeant du RND, souligne qu'il faut aborder cette question avec beaucoup de sérénité en dehors de toute approche politique ou partisane.