Résumé de la 4e partie n Constance, très pressée de rejoindre Vincent, ne s'inquiète même pas de l'absence de Clara dans la maison. Mais Constance n'est pas dans son état normal. Quand une Italienne de vingt ans décide, dans les années 60, de jeter sa virginité aux orties au milieu de la nuit, elle ne peut pas être dans un état normal. A chaque étage, l'ascenseur fait entendre une petite sonnerie, et Constance, en l'écoutant, se mord les lèvres de contrariété. C'est bête, elle a oublié de demander à Vincent le code de la porte d'entrée de son immeuble. Il faut qu'elle le rappelle au téléphone. Constance appuie sur le bouton rouge. L'ascenseur s'arrête. Elle appuie maintenant sur le bouton du neuvième étage et, de petite sonnerie en petite sonnerie, la voilà sur le palier, refaisant le couloir en sens inverse et cherchant sa clef pour ouvrir la porte. A la sortie du parking, Clara doit s'impatienter. Constance court au téléphone, compose le numéro de Vincent. Une sonnerie, deux sonneries, trois... quatre... cinq... Ce n'est pas possible, il est forcément là ! Elle a dû mal composer le numéro. Se forçant au calme, Constance raccroche et recommence : Deux sonneries. Enfin, au bout du fil, Vincent décroche. Mais ce n'est pas lui... Elle s'est encore trompée, c'est une voix de femme qui répond : «Allô ?... Allô ?...» Evidemment, Constance hésite à faire le rapprochement. Cette voix de femme qu'elle connaît si bien ce n'est qu'une ressemblance, ce ne peut être qu'une ressemblance ! «Allô... reprend la voix de femme, c'est toi Constance ?...» La voix de la femme est haletante et glaciale. «Allons, parle, je suis sûre que c'est toi... — Oui... c'est moi, murmure Constance complètement désemparée. — Tu ne me reconnais pas ? — Non... si... Enfin, c'est pas possible, on dirait... c'est toi, Clara ? — C'est bien moi. Tu veux Vincent ? Eh bien, je vais te le passer. Ce sera la dernière fois que tu l'entendras, parce que je viens de le tuer.» Glacée d'horreur, Constance entend jaillir de l'appareil des gémissements lamentables, coupés d'affreux borborygmes. Ils sortent de la bouche de Vincent. Clara, ivre de fureur jalouse, vient de poser le combiné sur les lèvres de son amant secret, de son amant mourant, avec un sang-froid théâtral. Elle ne pleure même pas devant l'amant mort.