Résumé de la 1re partie n Tout semblait sourire à Guillaume. Un travail, une famille, un tour du monde… Et puis l'imprévu : la maladie de Ginette, sa femme... Guillaume, au moment où il peut enfin faire l'ouverture de l'établissement, est non seulement veuf, mais en complète dépression nerveuse, épuisé par toutes ces nuits sans sommeil. Il perd physiquement pied. De plus, il souffre à présent de la solitude, et lui, qui a toujours vécu sous les ordres des femmes, est perdu de devoir tout décider seul. Une cliente du café, une certaine Véronique, a tôt fait de remarquer son état de détresse. Elle sait y faire et bientôt, à force d'amabilité, à force de savoir se rendre utile, indispensable, de jour comme de nuit, elle parvient à se glisser dans le lit de Gros Guillaume qui n'attend que ça depuis son veuvage. Véronique s'installe au café. Elle a trente-sept ans, lui cinquante-huit... Les choses pourraient reprendre leur cours naturel. Après tout, il faut bien que la vie continue. Mais Véronique fait, elle aussi, partie des femmes qui savent ce qu'elles veulent. Elle aussi sait manœuvrer un homme trop dominé par sa mère, puis par son épouse. Le vrai problème est que Véronique n'est pas une paysanne aux grands principes. C'est une femme qui a vécu... et souvent dans des lieux peu recommandables. C'est une femme qui aime la nuit, son ambiance, ses fréquentations plus ou moins recommandables. Double conséquence désastreuse pour Gros Guillaume. Véronique est peut-être moins caressante et moins affectueuse qu'il ne paraît. Elle est peut-être bassement intéressée par l'argent. Toujours plus d'argent. Elle demande et obtient que le café ferme plus tard. Gros Guillaume ne sait pas dire non. Cela attire des clients nouveaux, un peu louches. Mais le pire est que, pour faire l'ouverture à cinq heures du matin, Guillaume devrait se coucher de bonne heure. Dorénavant, pour faire plaisir à Véronique et à ses amis noctambules, il se met rarement au lit avant les premières heures de la matinée. Guillaume est un homme qui a besoin de beaucoup de sommeil. Il n'a plus, comme on dit, «les yeux en face des trous». Il néglige la partie comptable de l'affaire, laisse s'accumuler les factures impayées. Véronique a sans doute aussi tendance à confondre chiffre d'affaires et bénéfices. Elle n'hésite pas à ouvrir le tiroir-caisse pour régler sur-le-champ une dépense, une petite fantaisie. L'affaire périclite et l'emprunt souscrit n'est plus remboursé avec régularité. L'établissement bancaire qui a prêté, commence à montrer les dents. Gros Guillaume, tout englué de sommeil, ne distingue plus la réalité avec toute la lucidité nécessaire... Il voit arriver avec terreur, empêtré dans les factures impayées et les traites en retard, le moment où il va devoir vendre son café à l'enseigne très parisienne. Ainsi, au bout de toute une vie honnête et sans faille, il se voit en train de faire naufrage au moment d'arriver au port, il se voit en faillite après avoir travaillé pendant toutes ces années avec énergie, constance, efficacité. Dans le brouillard des conversations nocturnes au milieu des amis de Véronique, une petite idée se fait jour. Guillaume a toujours pris les décisions qui s'imposaient. Il a connu dans ses périples autour du monde des hommes au bout du rouleau qui, d'un seul coup de pouce plus ou moins contestable, ont su retourner la chance en leur faveur. Gros Guillaume décide de trouver l'argent qui lui manque par tous les moyens. A suivre