Résumé de la 3e partie n Le gouverneur persiste et signe : R. Thompson doit être exécuté... Le spectateur solitaire dans la chambre 932 de l'hôtel Biltmore quitta des yeux Steve Peterson pour contempler la jeune femme. C'était elle, l'écrivain que l'on voyait partout avec Steve Elle ne ressemblait pas du tout à sa femme, elle était manifestement plus grande, avec un corps mince et élancé de sportive. La femme de Steve était petite et menue ; elle avait une poitrine ronde et des cheveux noirs de jais qui bouclaient sur son front et ses oreilles quand elle remuait la tête. Les yeux de Sharon Martin lui rappelaient la couleur de l'océan le jour où il était à la plage, l'été dernier. Il avait entendu dire que Jones Beach était la plage idéale pour rencontrer des filles, mais, pour lui, ça n'avait pas marché. Celle qu'il avait commencé de draguer dans l'eau s'était mise à appeler, «Bob !»., et une minute plus tard ce type s'était amené en lui demandant de quoi il s'agissait. Pour finir, il avait apporté sa couverture sur le sable et s'était contenté de contempler l'océan, regardant changer les couleurs. Vert. C'était cela. Un vert troublant, moucheté de bleu. Il aimait les yeux de cette couleur. Que disait Steve ? Ah ! oui, qu'il avait pitié des victimes et non de leurs meurtriers, qu'il avait pitié de «ceux qui n'ont pas les moyens de se défendre» ! «Ma sympathie va aussi vers eux», s'écria Sharon. «Mas ce n'est pas l'un ou l'autre. Ne comprenez-vous pas que l'emprisonnement à vie serait une peine suffisante pour tous les Ronald Thompson de ce monde ?» Elle oubliât Tom Brokaw, elle oubliait les caméras et, une fois encore, s'efforçait de convaincre Steve. «Comment pouvez-vous… vous si compatissant... vous qui donnez tant de prix à la vie… vouloir jouer le rôle de Dieu ? demanda-t-elle. Comment quelqu'un peut-il prétendre jouer le rôle de Dieu ?» La discussion prenait le même tour qu'il y a six mois, quand ils s'étaient rencontrés à cette émission. Tom Brokaw finit par dire : «Notre temps d'antenne est bientôt terminé. Pouvons-nous-conclure en disant que malgré les rassemblements, les émeutes dans les prisons, les manifestations d'étudiants qui ont lieu régulièrement dans tout le pays, vous persistez à soutenir, monsieur Peterson, que la vive régression du meurtre gratuit justifie la peine de mort ? — Je crois au droit moral... au devoir... de la société de se protéger elle-même, et au devoir du gouvernement de protéger la liberté sacrée de ses citoyens, déclara Steve. — Sharon Martin ?» Brokaw se tourna vers elle. «Je crois la peine de mort dénuée de sens, indigne de l'homme civilisé. Je crois que nous pouvons préserver la sécurité des foyers et de la rue en mettant les grands criminels, hors d'état de nuire, en leur infligeant des peines rapides et sûres, en votant les emprunts qui permettront de créer les centres de délinquants nécessaires et de rémunérer le personnel employé. Je crois que c'est notre respect pour la vie, pour toute vie, qui est la preuve finale que nous agissons en tant qu'individus et en tant que société.»à suivre...)