Résumé de la 120e partie n Steve se ravise, il veut contacter le gouverneur pour arrêter l'exécution de Thompson... Bob blêmit. «Comment ! Vous voulez dire que votre fils et Sharon Martin ont été kidnappés, monsieur Peterson, et que vous n'en avez rien dit ? Lorsque Mme Greene l'apprendra, elle sera obligée de retarder l'exécution. Elle n'a pas le choix... — N'y comptez pas trop, l'avertit Hugh. — Monsieur Peterson, je suis navré pour vous, mais vous n'aviez pas le droit de me cacher cela la nuit dernière, dit amèrement Bob. Mon Dieu, ne peut-on joindre l'avocat général avant huit heures ? — C'est à peine dans vingt minutes. — Vingt minutes, c'est énorme quand il ne vous reste que trois heures et cinquante minutes à vivre, monsieur Taylor.» A huit heures exactement, Hugh obtint l'avocat général. Il lui parla pendant trente-cinq minutes, d'une voix énergique, persuasive, implorante. «Oui, maître, je sais que le gouverneur a déjà accordé deux délais d'exécution... Je sais que la Cour suprême à l'unanimité a confirmé le verdict... Non, maître, nous n'avons pas de preuve... C'est plus qu'une supposition cependant... la cassette. Oui, maître, je vous serais extrêmement reconnaissant si vous appeliez le gouverneur... Puis-je lui passer M. Peterson ?... Bien, je reste en ligne.» Hugh mit sa main sur I'écouteur. «Il va l'appeler mais cela m'étonnerait qu'il lui recommande d'accorder un autre délai.» Trois longues minutes passèrent. Steve et Bob ne se regardaient pas. Puis Hugh dit : «Oui, j'écoute... mais...» Il protestait encore quand Steve entendit le bruit caractéristique de la tonalité. Hugh laissa tomber l'appareil. «L'exécution aura lieu», fit-il catégoriquement. Elle avait mal. C'était si difficile de penser avec cette douleur qui l'envahissait. Si seulement elle pouvait ouvrir la fermeture éclair de sa botte. Sa cheville n'était qu'une masse brûlante, qui gonflait contre le cuir, contre la corde tranchante. Elle aurait dû tenter de crier lorsqu'ils avaient traversé la gare. Mieux aurait valu courir ce risque. Quelle heure était-il ? Le temps n'existait pas. Lundi soir. Mardi. Etait-on encore mardi ? N'était-ce pas déjà mercredi ? Comment sortiraient-ils de là ? Neil. Elle écoutait sa respiration sifflante tout près d'elle. Il s'appliquait à respirer lentement, pour lui obéir. Sharon entendit une plainte s'échapper de ses propres lèvres, s'efforça de la refouler. Elle sentit Neil se glisser plus près d'elle, essayer de la réconforter. Neil serait sans doute comme Steve lorsqu'il serait grand. S'il grandissait... Steve. A quoi aurait ressemblé de vivre avec Steve, de faire sa vie avec Steve et Neil ? Steve qui avait déjà tant souffert. Tout avait toujours été si simple pour elle. Son père disait : «Sharon est née à Rome, Pat en Egypte, Tina à Hong Kong.» Sa mère disait : «Nous avons des amis dans le monde entier.» Même lorsqu'ils avaient appris qu'elle était morte, ils n'étaient pas restés seuls. Quand Steve perdrait Neil, il n'aurait plus personne. (à suivre...)