Projet n C'est ce soir, à l'hôtel Mercure d'Alger, que le Paradou Athlétique Club signera un accord de partenariat avec l'ancien international français Jean-Marc Guillou pour la création de la première académie de football en Algérie. C'est la première fois, depuis sa création en juin 1994, que le PAC rétrograde d'une division à une autre. Habitués aux courbes ascendantes, les Pacistes sont arrivés au plus haut pallier de la hiérarchie du football algérien, soit le championnat de Nationale I, en l'espace de onze ans seulement, soit une moyenne d'une accession chaque saison et demie. Un exploit unique dans les annales de notre sport-roi, mais que le Paradou, ce petit club des hauteurs d'Alger, a réussi à faire grâce à une politique de gestion savamment réfléchie par la famille Zetchi, propriétaire du club, et tous les dirigeants (enfants du quartier, amis et autres) qui l'ont accompagné dans sa longue et belle aventure. Après avoir réussi une accession historique à la fin de la saison 2004/2005, de la Super DII à la Nationale I, le PAC a réalisé un parcours exceptionnel la saison d'après en terminant à une honorable 6e place du classement. Confrontés à de multiples problèmes, notamment celui de la domiciliation (le PAC étant le seul club SDF de l'élite), la saison 2006/2007 tourne au véritable cauchemar pour les Jaune et Bleu, notamment durant la phase-retour où ils vont dégringoler dangereusement au classement avant que le verdict ne tombe lors de l'avant-dernière journée à l'issue d'un match nul fatidique face à l'USM Alger (0 - 0) à Omar-Hamadi synonyme de retour en Super DII. Compte tenu de la particularité de ce club, il n'y eu ni drame, ni casse, ni débandade, ni démission, ni autre incident qui caractérise généralement les échecs sportifs chez nous. C'est avec beaucoup de philosophie, de dignité et de bon sens que cette rétrogradation a été acceptée par les dirigeants, supporters et membres de la famille du PAC. Avant même le verdict final, le président Kheireddine Zetchi nous déclarait, lors d'un entretien, que le passage de son club parmi l'élite a été riche en enseignements : «Maintenant, nous savons ce qu'est la Nationale I et croyez-moi il n'y a pas que des choses positives dans ce palier représentant l'élite. Notre première saison a été exceptionnelle, la seconde l'a été moins, mais on doit repartir aujourd'hui sur de nouvelles bases et avec un nouveau projet sportif.» Le mot est lâché : un nouveau projet. Il faut dire qu'avant même l'issue du championnat, les dirigeants du PAC avaient entamé une sérieuse réflexion pour assurer la pérennité sportive du club. Une réunion-débat a eu lieu avec Peter Schnittger par exemple où le technicien allemand avait donné sa vision des choses, puis vinrent les contacts avec Jean-Marc Guillou, l'ex-international français de l'OGC Nice devenu plus célèbre après sa carrière de footballeur lorsqu'il créa, avec un ami avocat ivoirien, la fameuse académie des Mimosas de l'ASEC Abidjan dont l'équipe avait fini quelques saisons après par décrocher la Ligue des champions africaine en battant en finale le Dynamos FC du Zimbabwe. C'était en 1998, année où les Mimosas décrochèrent la Super Coupe d'Afrique en disposant de l'Espérance de Tunis (3 - 1). ?a c'est pour l'histoire.