Résumé de la 4e partie n L'épouse de Monty a fait des révélations, mais suffiront-elles à démasquer le coupable ? Après je sais qu'il faisait froid, j'étais dehors, il y avait des ombres autour de moi, je ne sais pas combien, deux, trois peut-être plus. C'était un cauchemar. Je me suis réveillée tard dans la nuit, derrière une palissade de chantier, malade. Je ne sais pas qui étaient ces hommes, j'ai réalisé qu'ils m'avaient violée, mais j'étais inconsciente. C'est pire que tout, vous savez. D'imaginer qu'on ne s'est pas défendue, qu'on ne pouvait rien faire, c'est pire. Alors j'ai essayé de mentir à Monty, j'ai dit que j'avais rencontré une amie et que j'étais un peu malade parce que je n'avais pas l'habitude de boire, mais il ne m'a pas crue vraiment. Et puis c'était trop dur. Quand j'ai compris que j'étais enceinte, j'ai fini par lui dire. C'était une telle honte vous ne pouvez pas comprendre. Il est devenu fou de malheur. Des fois il disait : «Tu vas accoucher et on verra bien à qui il ressemble.» Il me torturait des nuits entières, à force de questions, pour que je me souvienne. «J'ai essayé d'avorter toute seule, ça n'a pas marché, j'avais honte, tellement honte de tout ça, de moi-même, que je n'osais même pas aller à l'hôpital. Quand j'y suis allée, on m'a dit que c'était trop tard, qu'on ne pouvait pas me prendre. Alors c'est vrai, le jour où j'ai senti bouger l'enfant pour la première fois, je me suis dit : «Tant pis si je meurs...» Et il est arrivé ça. Mais Monty n'avait plus le courage de vivre avec moi, il a dit que rien ne lui sortirait cette horreur de la tête, qu'il la porterait toute sa vie s'il ne se vengeait pas... — Et il ignore qui vous a agressée ? — Il l'ignore comme moi je l'ignore, monsieur. — Si c'est lui, il a donc tué au hasard ? Il peut recommencer, il n'y a pas de raison. — Il n'y a pas de raison dans tout ça, monsieur, rien que le malheur. Je crois qu'il ne sait plus ce qu'il fait. Ces hommes nous ont tués, alors il les tue sans savoir. Je n'aurais rien dit si vous n'étiez pas venu. Je donnerais ma vie pour me tromper.» Monty a avoué. Il a tué trois hommes, à chaque fois il leur a crié : «C'est pour ma femme... Hélène... Ma femme !» Mais les victimes n'ont pas eu le temps de réagir, de nier ou d'avouer. Et elles ne le feront jamais si elles sont encore vivantes. D'ailleurs, plus personne ne se mêle de l'affaire, Monty est interné, les discours et les rumeurs se sont tus, les meetings se sont dispersés, le chantier a repris, immeubles, parkings, routes, magasins. Le béton a recouvert le drame. Hélène est restée seule.