Résumé de la 129e partie n C'est Noël, Pat est seule chez elle. Le reportage sur le sénateur Jennings est pratiquement terminé. Des souvenirs d'enfance ressurgissent… Pat alla sans but précis de la bibliothèque à l'entrée, puis se dirigea vers l'escalier. Elle leva la tête, hésita. La marche au-dessus du tournant de l'escalier. C'était là que je m'asseyais. Prise d'une impulsion subite, elle gravit rapidement les premières marches, s'assit à cette place précise, appuya sa tête contre la rampe et ferma les yeux. Son père était dans l'entrée. Elle s'était rencognée dans l'ombre, sachant qu'il était en colère, que cette fois il ne rirait pas de la trouver là. Elle était remontée en courant se coucher. Elle monta à la hâte le reste des marches. Son ancienne chambre faisait suite à celle des invités, à l'arrière de la maison, avec vue sur le jardin. Elle était vide à présent. Elle y était entrée le premier matin, tandis que les déménageurs parcouraient toute la maison, mais la pièce n'avait réveillé en elle aucun souvenir. Aujourd'hui, il lui semblait revoir le lit et son baldaquin blanc à volants, le petit fauteuil à bascule près de la fenêtre avec la boîte à musique, les étagères pleines de jouets. Ce soir-là, je suis remontée me coucher. J'étais effrayée parce que papa était très en colère. Le salon se trouve juste en dessous de cette pièce. Je pouvais entendre les voix ; ils se disputaient. Puis le grand bruit et le hurlement de maman : «Non... Non !» Le cri de maman. Après la détonation. Avait-elle pu crier après avoir reçu le coup de revolver, ou avait-elle crié en réalisant qu'elle avait tiré sur son mari ? Pat se sentit prise de tremblements. Elle s'agrippa à la porte pour se retenir. Elle avait soudain les paumes et le front mouillés par la transpiration. Sa respiration s'accélérait, haletante. J'ai peur, pensa-t-elle. Mais c'est fini. C'était il y a si longtemps. Elle pivota sur elle-même et se retrouva en train de courir dans le couloir ; elle descendit quatre à quatre l'escalier. M'y revoilà, pensa-t-elle. Je vais me souvenir. Papa, papa, appela-t-elle doucement. Au pied de l'escalier, elle se dirigea vers l'entrée qu'elle traversa en chancelant, les bras écartés. Papa... Papa ! En arrivant à la porte du salon, elle s'écroula à genoux. Des ombres vagues l'entouraient, mais elles ne prenaient pas forme. Se cachant le visage dans les mains Pat se mit à sangloter... «Maman, papa, revenez.» Elle s'était réveillée et il y avait un baby-sitter inconnu. Maman. Papa. Je veux ma maman. Je veux mon papa. Et ils étaient arrivés. Maman qui la berçait. Kerry, Kerry, tout va bien. Papa qui lui tapotait les cheveux, les entourant toutes les deux de ses bras. Chut, Kerry, nous sommes là. Au bout d'un moment, Pat se laissa glisser assise par terre et s'appuya contre le mur tout en regardant toujours fixement la pièce. Un autre souvenir avait surgi de sa mémoire. Elle savait qu'il était véridique. Quel que fût le coupable cette nuit-là, pensa-t-elle avec ferveur je sais que tous les deux m'aimaient. (à suivre...)