Démarche n L'Algérie a, depuis que les GES représentent un danger redoutable sur l'environnement, entrepris des actions aussi bien seule qu'avec d'autres pays du monde. Pour faire face à cette épée de Damoclès suspendue sur l'avenir de l'humanité, le ministère de l'environnement chapeaute plusieurs organismes et d'autres sont en cours de concrétisation, notamment ceux inscrits dans l'objectif du contrôle et la réduction des GES. A ce titre, M. Rahmani a annoncé, le 5 juin dernier, lors de la célébration de la journée mondiale de l'environnement qu'un plan national de lutte contre les répercussions du phénomène des changements climatiques, est en cours d'élaboration. Ce plan sera soumis au gouvernement dans les prochains jours. Le ministre a indiqué que cette action s'ajoutera à l'agence nationale de lutte contre les gaz à effet de serre, déjà existante. Laquelle, précisera-t-il encore, sera un organisme qui contribuera efficacement à la réduction de l'émission de gaz à effet de serre. Pour empêcher la concrétisation des images apocalyptiques menaçant de survenir dans les prochaines décennies, les scientifiques ne ménagent aucun effort, leurs seuls paramètres étant les statistiques et le principe de causalité. M. Mostapha Kara, directeur de l'agence nationale des changements climatiques, a, lors d'une conférence, averti contre les phénomènes de sécheresse, de désertification et de pénurie d'eau à l'horizon de l'année 2025 en Algérie. Il prévoit, à ce titre précis, que la région des hauts-plateaux «vivra une crise climatique à cause de l'augmentation de la température» au moment où «une variabilité du climat et un dérèglement agro-climatique causeront un risque de désertification pour la région des steppes et des disparitions de certaines espèces végétales». Le constat fait, le spécialiste a souligné la nécessité d'une action face à ces menaces dues aux changements climatiques. Ainsi, il ne manquera pas de rappeler l'importance pour les différents acteurs de la société civile notamment les médias et les autorités concernées «d'entamer des opérations de sensibilisation à l'égard des citoyens et des décideurs». M. Kara a appelé à l'utilisation des énergies renouvelables, notamment l'énergie solaire qui est aussi, a-t-il dit, «génératrice d'emploi, outre son impact positif sur l'environnement et l'économie du pays». Pour un autre spécialiste de la question, Ahmed Abdelguerfi, chercheur à l'Institut national d'agronomie, les changements climatiques auront des effets sur les eaux superficielles et souterraines ainsi que sur le sol en causant des érosions hydriques et éoliennes avec une diminution de la fertilité des sols, ajoutant les changements dans la composition floristique des prairies, ainsi que l'apparition de nouvelles maladies d'animaux. Idem pour les régions montagneuse. M. Abdelguerfi a estimé que le risque d'incendies sera plus élevé. Le mal ainsi identifié, reste à préconiser le remède. Celui-ci consiste pour l'Algérie, estiment les spécialistes, à reboiser pour stopper l'avancée du désert mais aussi pour préserver la qualité de l'air, l'arbre, comme chacun sait, absorbant le C02. Ceci ne ferait cependant que relativiser les effets du phénomène. Celui-ci étant inévitable, il faut dès à présent mettre au point une politique d'«adaptation» à la nouvelle situation qui va se présenter, sachant qu'il n'y a pas que le désert qui va avancer mais le niveau de la mer va également monter et que par conséquent, il y a danger sur les villes côtières.