Impact n Les changements climatiques ont un effet direct sur la sécurité alimentaire et hydrique. La cadence des bouleversements climatiques sera plus forte et, par conséquent, très dangereuse pour l'humanité si les pays les plus industrialisés ne changent pas de stratégies par rapport aux émissions de gaz dans l'environnement. «Si d'ici à 15 ans, rien de concret n'est entrepris, les grands glaciers d'Afrique vont fondre à l'image des neiges du Kilimandjaro, ce qui pourrait entraîner la désertification de l'Afrique tropicale», a mis en garde Mostafa Kara, directeur général de l'Agence nationale des changements climatiques (Ancc), hier, au forum d'El Moudjahid où il a animé une conférence portant sur «les bouleversements climatiques et les négociations internationales». Pour appuyer ses dires, l'expert algérien s'est référé aux études réalisées par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Geiec) durant les dernières décennies qui ont confirmé que le climat change à cause, notamment, des émissions de Gaz à effet de serre (GES). A titre d'illustration, le rapport de Geiec en 2007 fait ressortir que ces émanations (émissions de gaz) qui sont actuellement de l'ordre de 38 ppm (une partie par million ou un milligramme par kilogramme), risquent d'atteindre les 450 ppm en 2025, dira l'orateur lors de sa communication.Ces changements climatiques ont un effet direct sur la sécurité alimentaire et hydrique, a souligné l'orateur. Quant au continent africain, même s'il est moins industrialisé, il n'échappe pas à la menace des émissions de gaz et risque des conséquences désastreuses, car le continent n'a bénéficié d'aucun projet dans le cadre de la première phase de protocole de Kyoto qui a servi d'autres régions du monde, rappelle l'intervenant.A ce propos, le directeur de l'Ancc souhaite que les gouverneurs africains aillent aux prochaines négociations en rangs unifiés.«Il faut éviter toute fragmentation de l'Afrique dans les négociations internationales sur l'après -Kyoto», ajoute le conférencier qui s'exprimait à la veille de la rencontre des ministres africains de l'Environnement devant avoir lieu la semaine prochaine à Alger, laquelle sera consacrée aux changements climatiques et les stratégies à entreprendre pour faire face à cet éminent problème qui ne cesse de menacer la planète. Dans cet ordre d'idées, l'orateur pense qu'il faut mobiliser tous les instruments qui peuvent mener les Etats de l'Union africaine à tracer une politique commune à même de bénéficier de projets allant dans le sens de la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). «Le Nepad peut appuyer cette question dans les prochains rendez-vous internationaux sur les changements climatiques», suggère-t-il. Enfin, note l'orateur, l'espoir renaît avec l'arrivée au pouvoir de Obama, l'un des défenseurs du projet de Kyoto, qui vise à protéger l'environnement climatique. Cela dit, la feuille de route africaine sera indispensable aux gouverneurs africains s'ils veulent espérer une prise en charge des effets des changements climatiques dans le continent dans les prochaines phases du projet de Kyoto.