Fléau n Le trafic de cannabis prend de plus en plus d'ampleur en Algérie. La drogue la plus consommée dans le monde fait des ravages parmi nos jeunes à la recherche d'un bonheur illusoire. «La dogue m'a bousillé la vie. Elle est devenue mon seul but sur cette terre. Je suis prêt à tout pour me la procurer, quitte à voler, agresser et vendre ma propre sœur», témoigne un jeune toxico sur un film projeté lors de la conférence nationale pour la lutte contre la drogue et la toxicomanie qui a débuté, hier, à l'hôtel El-Aurassi. «C'est une véritable passion que je vis avec la drogue. Je l'aime et je n'aime qu'elle. Mais le résultat de cet amour est soit la prostitution soit la prison», poursuit le jeune homme. Il y a péril en la demeure. La consommation de stupéfiants est en phase de consumer les espoirs et les rêves de notre jeunesse. Et les choses vont en s'aggravant. Une augmentation vertigineuse a été constatée dans la consommation des drogues, en particulier le cannabis. En effet, en l'espace de 2 ans (entre 2002 et 2004) le chiffre vertigineux de 100% d'accroissement est tombé comme une sentence de la bouche de Abdelmalek Sayah directeur général de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie. «C'est notre jeunesse qui est ciblée», fait-il remarquer. Les statistiques le confirment. Puisque 84,85% des personnes condamnées dans des affaires de drogues traitées par la justice ont moins de 35 ans. Les services de police à la traque de ce phénomène ne chôment pas. Plus de 10 000 tonnes de cannabis ont été saisies par les différents corps de lutte contre ce fléau en 2006. En considérant les 5,8 tonnes saisies rien que pour le premier trimestre de l'année en cours, on peut facilement présager que cette année encore, des records vont être battus. Concernant les filières de trafic, le cannabis produit principalement au Maroc qui reste le plus gros producteur dans le monde (60%), transite par l'Algérie à destination de l'Europe via la Tunisie, la Libye ou les ports algériens. La quantité qui transite annuellement est estimée à 73,87% et les 26,13% sont consommés chez nous. La région ouest étant la plus touchée par ce trafic avec 48%. La consommation de drogue est devenue depuis quelques années un phénomène mondial. Entre 3 et 5 % des terriens consomment ces produits toxiques. C'est le deuxième marché économique mondial avec 500 milliards de dollars après les armes et avant le pétrole. Un plan national l Pour lutter contre ce fléau qui risque d'anéantir les espoirs et les rêves de toute une génération d'Algériens et même les générations à venir, un Plan directeur national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (PND) a été adopté par le gouvernement le 29 juin 2003. Sa mise en œuvre s'étale sur 5 ans (2004-2008). «Le PND est un document qui concrétise la politique nationale de lutte contre la drogue, arrête les priorités et répartit les tâches et les responsabilités entre les différents secteurs et institutions, en matière de prévention et de lutte contre la drogue» explique M. Sayah.