Rencontre n Dans le cadre d'«Alger capitale de la culture arabe», un colloque international se tient depuis mardi et ce jusqu'à aujourd'hui jeudi, au complexe le grand Bleu de Tipaza. Il traitera des «centres historiques en devenir». Ce colloque, organisé par le Centre national de recherche préhistorique anthropologique et historique «Crpah», en collaboration avec la direction de la culture de Tipaza, voit la participation d'imminents chercheurs et experts algériens, maghrébins, des pays du Golfe ainsi que des européens. «Les chercheurs, savants et enseignants universitaires ont été réunis grâce à ce colloque pour l'échange d'expérience en matière de sauvegarde, de protection et de préservation du patrimoine bâti, appelé centres historiques», nous dira Slimane Hachi, directeur général et anthropologue du Crpah. «L'état actuel des sites historiques algériens est meilleur, de jour en jour, grâce à la loi 98/04 sur la protection du patrimoine ainsi que la création d'organismes généralisés dans ce domaine», reprendra-t-il en insistant sur l'implication primordiale du citoyen dans la préservation du patrimoine qui est, selon lui, sa propriété dont il doit pouvoir jouir et transmettre aux générations futures. Le centenaire Cheikh Abderrahmane Djillali a exposé son témoignage vivant sur une partie de l'histoire de la ville d'Alger par la projection d'un film sur «Sidi-Abderrahmane-Ethaâlibi». De leur côté, les chargés de cours à l'université Mentouri de Constantine, Mmes Fatiha Benidir et Feyrouz Diabi ont axé leur communication intitulée «Prospective patrimoniale» sur la grande richesse du patrimoine préhistorique que possède Constantine et qui n'arrive pas aujourd'hui à se faire classer. Il faut absolument, selon elles, trouver le moyen de stopper sa dégradation et arrêter les démolitions de chaque hiver. «Le devenir du patrimoine est plus qu'un attachement à la mémoire, c'est aussi un lien pour assurer le ressourcement pour le devenir de la production spatiale urbaine et architecturale», indiqueront-elles avant de lancer un appel pour une approche conceptuelle du patrimoine «afin d'aider à sauver de l'anonymat la production spatiale contemporaine, une autre manière de penser sur le devenir du patrimoine à travers les nouveaux projets urbains et architecturaux». De son côté, Hassan Ramon, chercheur au Centre d'études historiques et environnementales à Rabat (Maroc), indiquera dans son intervention intitulée «Reconnaissance de l'identité et du patrimoine national local à travers la mise en valeur des centres et sites historiques», que les Etats du Sud essayent de retourner à leur historique identitaire «or, ce retour se fait toujours à des origines externes (romaines, phéniciennes, carthaginoises et même arabes) et jamais, le discours officiel n'a abordé les origines locales liées à l'élément africain ou amazigh».