Psychose n La police britannique reste mobilisée pour éviter une nouvelle attaque et poursuit son enquête sur les trois attentats ratés de Londres et Glasgow. La police britannique a indiqué, hier, dimanche progresser rapidement dans son enquête sur les trois attentats manqués de Londres et de Glasgow, aux liens «évidents» et pour lesquels elle a procédé à une cinquième arrestation. Le chef de la section antiterroriste de Scotland Yard a confirmé que de nouvelles informations émergeaient «d'heure en heure», soulignant que «les liens entre les trois tentatives d'attentats à la voiture piégée étaient de plus en plus évidents «. La police a procédé à cinq arrestations : deux hommes avaient été arrêtés à Glasgow en Ecosse, un homme de 26 ans et une femme de 27 ans l'ont été dans la nuit de samedi à dimanche sur une autoroute au nord-ouest de la Grande-Bretagne, un autre homme a été arrêté à Liverpool au nord-ouest du pays. La police a également procédé à plusieurs perquisitions, à Liverpool et près de Glasgow. La chaîne Sky News, s'appuyant sur des sources policières, estimait qu'au moins un suspect majeur était encore en fuite. Le Premier ministre Gordon Brown, en poste depuis cinq jours seulement, a laissé entendre que ces trois tentatives d'attentats portaient la marque d'Al-Qaîda, qui n'a encore jamais utilisé cette méthode en Europe. «Il est clair que nous avons affaire d'une manière générale à des personnes qui sont associées avec Al-Qaîda», a déclaré Brown, ajoutant que le Royaume-Uni ne «céderait pas et ne se laisserait pas intimider face à une menace qui va durer». L'échec de ces trois tentatives d'attentats semble, par ailleurs, trahir l'amateurisme de leurs auteurs, mais c'est aussi pour cela qu'ils sont si difficiles à repérer, estiment deux spécialistes français des mouvements islamistes radicaux. A Londres comme à Glasgow, les systèmes de mise à feu des bombes trouvées à l'intérieur des voitures piégées (de simples bouteilles de gaz, de l'essence et des clous) n'ont pas fonctionné, ce qui laisse penser que les auteurs des attaques, bien que motivés, manquaient d'expertise technique, remarquent-ils. Un ancien responsable de la lutte antiterroriste a affirmé qu'«on est en présence de gens déterminés à mourir. Mais ils ne maîtrisent pas le plus délicat la mise à feu». «Cela veut dire qu'ils ne se sont sans doute pas rendus dans des camps d'entraînement et ont acquis localement leur savoir-faire. Peut-être certains d'entre eux ont une petite connaissance, mais pas une expertise», ajoute-t-il. Il y a en Grande-Bretagne un vivier de volontaires prêts à passer à l'action. En novembre 2006 la directrice du MI5 (sécurité intérieure), avait annoncé que plus de 1 600 personnes appartenant à quelque 200 groupes ou réseaux étaient surveillés par ses services dans le pays. Depuis, selon une enquête de la BBC en mai, ce chiffre a augmenté de 25%, dépassant aujourd'hui les 2.000 suspects.