Facteurs n Le prix prohibitif des consultations, la perte de temps, l'économie d'argent et le trop-plein d'informations sont à l'origine de l'automédication. Se soigner en Algérie est devenu un acte des plus compliqués. Pour beaucoup, consulter un médecin fait peur. Cette peur n'est pas seulement inhérente au mal ressenti dans son organisme et les répercussions que cela peut induire sur la vie. Mais elle a un rapport encore plus étroit avec les coups fatals (dans certains cas) sur le portefeuille et les nerfs de l'individu. Déjà que les algériens ne vont chez le médecin que lorsqu'ils ont atteint un seuil critique (un algérien ne se considère malade que quand il est alité et de ce fait nécessite une visite chez le médecin pour obtenir le fameux certificat qui justifiera son absence aux yeux de son employeur) et lorsqu'il décide enfin de se soigner, parce qu'il a un problème de santé sérieux, il recourt au «système D», la débrouille. Pour avoir un avis médical, deux choix se présentent au malade : se rendre vers les services publics : hôpitaux, dispensaires, centres de soins qui sont, certes, gratuits mais susceptibles de rendre malade le plus robuste des hommes : longues files d'attente, absence de praticiens, accueil des plus frustrants, matériel en panne… ou aller chez un médecin privé, mais beaucoup ne peuvent supporter le prix de la consultation : 400, 500, 600 DA chez un médecin généraliste, additionnés à la longue ordonnance. Il y a là de quoi décourager le plus malade des malades. Cet état de fait conduit le citoyen vers l'automédication, c'est-à-dire la prise de médicaments sans consulter de médecin. Donc, comme expliqué précédemment, les principaux facteurs qui poussent les gens à recourir à l'automédication sont d'abord le gain de temps puisqu'on évite les déplacements vers le médecin tout en échappant aux longues files d'attente, faire l'économie des honoraires du médecin et ne pas être obligé d'acheter la longue liste de médicaments. D'ailleurs, on a souvent recours à la pharmacie familiale et aux voisins et amis pour dépanner en cas de maux de tête persistants, d'une rage de dent ou de crampes d'estomac. Un autre facteur entrant dans le recours à l'automédication est celui inhérent à l'expérience des autres. Prenez le premier individu que vous rencontrez, dites-lui que vous avez mal quelque part, où qu'un bouton a poussé sur le bout de votre nez, il vous dira immédiatement comment vous soigner. Nous pouvons ajouter à cela la quantité impressionnante d'informations sur la santé qu'on peut trouver partout dans les journaux, à la télé, sur Internet ou sur des placards publicitaires. Le citoyen est bombardé d'informations qui le poussent à se diriger directement chez son pharmacien pour demander un traitement comme s'il allait dans un magasin d'alimentation générale acheter un sachet de lait. Mais il faut savoir que même si l'automédication peut être bénéfique, il y a certaines règles à connaître et auxquelles il faut se conformer pour ne pas avoir de complications qui peuvent être dramatiques sur la santé de l'individu.