Résumé de la 7e partie n Le moment tant appréhendé par Madjid et Zineb a fini par arriver. Fatiha qui sait tout, en informe son mari. Il y avait une fois un meunier qui vivait heureux avec sa femme. Ils avaient de l'argent et des biens et leur prospérité croissait d'année en année. Mais le malheur, dit le proverbe, vient pendant la nuit. Leur fortune diminua d'année en année, comme elle s'était accrue et à la fin, le meunier eut à peine le droit d'appeler sa propriété Le Moulin. Il était fort affligé et quand il se couchait le soir après son travail, il ne goûtait plus au repos, mais s'agitait tout soucieux dans son lit. Un matin, il se leva avant l'aube et sortit pour prendre l'air, imaginant qu'il se sentirait le cœur soulagé. Comme il passait près de l'écluse de son moulin, le premier rayon du soleil commençait à poindre, et il entendit un peu de bruit dans l'étang. Il se retourna et aperçut une belle femme qui s'élevait lentement du milieu de l'eau. Ses longs cheveux, qu'elle avait ramenés de ses mains délicates sur ses épaules, descendaient des deux côtés et couvraient son corps d'une éclatante blancheur. Il vit bien que c'était l'ondine de l'étang et, tout effrayé, il ne savait s'il devait rester ou s'enfuir. Mais l'ondine fit entendre sa douce voix, l'appela par son nom et lui demanda pourquoi il était si triste. Le meunier resta muet d'abord, mais, l'entendant parler si gracieusement, il prit courage et lui raconta qu'il avait jadis vécu dans le bonheur et la richesse, mais qu'il était maintenant si pauvre qu'il ne savait plus quoi faire. «Sois tranquille, répondit l'ondine, je te rendrai plus riche et plus heureux que tu ne l'as jamais été ; seulement, il faut que tu me promettes de me donner ce qui vient de naître dans ta maison. — Ce sont quelques jeunes chiens ou un jeune chat sans doute», se dit tout bas le meunier. Et il lui promit ce qu'elle demandait. L'ondine se replongea dans l'eau, et il retourna bien vite, consolé et tout joyeux, à son moulin. Il n'y était pas arrivé encore, que la servante sortit de la maison et lui cria qu'il n'avait qu'à se réjouir, que sa femme venait de lui donner un garçon. Le meunier s'immobilisa comme foudroyé : il vit bien que la malicieuse ondine avait su ce qui se passait et l'avait trompé. La tête basse, il s'approcha du lit de sa femme et quand elle lui demanda : «Pourquoi ne te réjouis-tu pas de la venue de notre beau garçon ?», il lui raconta ce qui lui était arrivé et la promesse qu'il avait faite à l'ondine. «A quoi me servent la prospérité et la richesse, ajouta-t-il, si je dois perdre mon enfant ?» Mais que faire ? Les parents, eux-mêmes, venus pour le féliciter, n'y voyaient nul remède. (à suivre...)