Résumé de la 19e partie n L'idée d‘être seule hante Sharon. Pourtant, elle sait que Steve l'aime, mais que le fils de Steve la déteste. Une situation qui l'effraye. Sharon baissa la flamme sous la casserole, alla vers le téléphone accroché au mur de la cuisine et composa le numéro. On décrocha à la première sonnerie. La voix de Mme Thompson était étonnamment calme. «Allô — Madame Thompson, ici Sharon Martin. Je voulais vous dire à quel point je suis navrée, et vous demander s'il y a quelque chose que je puisse faire… — Vous en avez fait assez, mademoiselle Martin. L'amertume dans la voix de la femme surprit Sharon. «Si mon fils meurt mercredi, sachez que je vous tiens pour responsable. Je vous avais demandé de ne pas vous en mêler. — Madame Thompson, je ne comprends pas... — Je veux dire, dans tous les articles que vous avez écrits, vous répétiez qu'aucun doute ne subsistait sur la culpabilité de Ronald mais que là n'était pas la question. Mais c'était la question, mademoiselle Martin !» La voix monta d'un ton. «C'est la question ! Il y avait énormément de gens qui connaissaient mon fils, qui savaient qu'il était incapable de faire du mal à qui que ce soit, qui s'efforçaient d'obtenir sa grâce. Mais vous... vous avez empêché le gouverneur d'examiner son cas uniquement sur les faits... Nous n'abandonnons pas, et je crois que Dieu m'épargnera, mais si jamais mon fils meurt, je ne réponds pas de ce que je vous ferai. La communication fut coupée. Stupéfaite, Sharon regarda fixement le récepteur qu'elle tenait dans sa main. Mme Thompson pouvait-elle vraiment croire ?... Elle raccrocha machinalement l'appareil. Le lait bouillait dans la casserole. D'un geste mécanique, elle prit la boîte de Nesquick dans le placard et en versa une pleine cuillerée à café dans un bol. Elle ajouta le lait, remua et mit la casserole dans l'évier. Encore sous le coup de l'accusation de Mme Thompson, elle s'avança vers le salon. On sonnait à la porte. Neil se précipita avant qu'elle ne puisse l'arrêter. «C'est peut-être papa.» Il semblait soulagé. Il ne veut pas se trouver seul avec moi, pensa Sharon. Elle l'entendit faire jouer la double serrure et une sensation d'alarme la traversa. «Neil, attends, cria-t-elle. Demande qui c'est. Ton père a sa clef.» Elle posa précipitamment le bol de chocolat et son verre de sherry sur la table près de la cheminée et courut dans l'entrée. Neil lui obéit. Une main sur le bouton de la porte, il hésitait. Il cria : «Qui est-ce ? — M. Bill Lufts est-il là ? demanda une voix. J'apporte le générateur qu'il a commandé pour le bateau de M. Peterson. — Oh ! c'est très bien ! dit Neil à Sharon. M. Lufts l'attendait.» (à suivre...)