Résumé de la 54e partie n Hugh, l'officier chargé de l'enquête, questionne Steve sur le rapt de son fils et de Sharon. Il semblerait que les menaces viennent de la mère de Ronald Thompson. Dormir ?» Steve lui jeta un regard incrédule. «Vous reposer, du moins. Montez dans votre chambre et allongez-vous. Nous restons là et nous vous appellerons si besoin est. Si le téléphone sonne, décrochez. Votre ligne est surveillée maintenant ? Mais je ne pense pas que le ravisseur se manifeste encore une fois cette nuit. — Bon.» Steve quitta la salle à manger d'un pas lourd. Il s'arrêta dans la cuisine pour boire un verre d'eau et le regretta aussitôt. Le bol de chocolat et le verre de cherry, enduits de la poussière charbonneuse des empreintes, étaient en évidence sur la table. Sharon. A peine quelques heures plus tôt, elle était là, dans cette maison, auprès de Neil. Il n'avait jamais vraiment réalisé à quel point il désirait que Neil s'attache à elle jusqu'à ces trois dernières semaines où elle lui avait tellement manqué. Il sortit sans bruit de la cuisine, traversa l'entrée, monta l'escalier, longea le couloir devant la chambre de Neil et celle des invités, avant d'entrer dans la chambre principale. Au-dessus de sa tête, il entendait des bruits de pas. Les Lufts marchaient au troisième étage. Eux non plus ne pouvaient pas dormir. Il alluma la lumière et resta sur le seuil de la porte, examinant la pièce. Après la mort de Nina, il l'avait remeublée. Il n'avait pas voulu vivre dans ces jolis meubles anciens qu'elle affectionnait tant. Il avait remplacé le lit double par un lit à barreaux en cuivre et choisi une harmonie de couleurs dans les chinés brun et blanc. Une chambre d'homme, lui avait-on assuré dans la boutique de décoration. Il ne s'en était jamais soucié. C'était une chambre solitaire, nue et impersonnelle, une chambre de motel. Toute la maison était à cette image. Ils l'avaient achetée parce qu'ils désiraient une propriété au bord de la mer. Nina avait déclaré : «On peut en faire une maison merveilleuse. Attends et tu verras. Donne-moi six mois.» Elle avait eu deux semaines. Lorsqu'il s'était rendu chez Sharon la dernière fois, il avait rêvé de refaire cette chambre, cette maison, avec elle. Elle savait donner du charme à une maison, la rendre reposante, chaleureuse. C'étaient les couleurs qu'elle employait, et une certaine notion d'espace. C'était sa présence aussi. Il ôta ses chaussures et se laissa tomber sur son lit. Il faisait frais et il déplia sur lui le couvre lit. Il éteignit la lumière du plafond. L'obscurité était totale. Dehors, le vent faisait craquer les branches du cornouiller contre le mur de la maison. La neige faisait un bruit soyeux sur les carreaux de la fenêtre. Steve sombra dans un sommeil léger et agité. Il se mit à rêver. Sharon, Neil. Ils l'appelaient à l'aide. Il courait à travers un épais brouillard... il courait le long d'un couloir interminable. (à suivre...)