Bonheur n Omar n'en croit pas ses oreilles. C'est trop que d'imaginer que pour une fois il va passer des vacances, des vraies cette fois, à Alger. -Alors, c'est pour de vrai, je pars en vacances ? - Oui, dit Yamina, sa mère, tu pars en vacances ! - Et ce n'est pas chez la tante Aïcha, dans le bourg voisin ? - Non, dit la mère, ce n'est pas chez la tante Aïcha mais chez l'oncle Tahar ! - Répète-le : l'oncle Tahar d'Alger ? - Oui, l'oncle Tahar ! Le jeune homme n'en croit toujours pas ses oreilles. - C'est l'oncle Tahar qui a demandé à mon père de m'envoyer chez lui ou c'est lui qui lui a suggéré... - C'est l'oncle Tahar, bien sûr, tu sais bien que ton père n'aime pas indisposer les gens, même s'il s'agit de sa propre famille ! - Et il me laisse partir ? Et mon oncle m'invite à passer les vacances chez lui ? Dans sa villa, au bord de la mer ? - Oui, tu as décroché ton brevet, tu passes au lycée, alors ton oncle a voulu te récompenser... Yamina hésite, puis ajoute. - Peut-être qu'il va t'inscrire à Alger pour le lycée ! Omar s'emballe. - Il l'a dit à père ? - Non, mais cela ne m'étonnerait pas qu'il le lui propose... Ton oncle est riche, il a un appartement en ville et une villa au bord de la mer juste deux enfants.... une fille et un garçon... Et le garçon, Rafik, comme tu le sais, est handicapé... Tahar pourrait avoir besoin de toi... - Mon oncle avoir besoin de moi ? - Oui, pour faire les courses, pour tenir compagnie à son fils ! tu sais, il est souvent absent, pour son travail ! - Je ferai les courses, je tiendrai compagnie à Rafik... Je ferai tout ce que mon oncle voudra ! Yamina fronce les sourcils. - Tu feras tout pourvu que tu quittes le village, n'est-ce pas ? Et nous, ici, qui nous aiderait ? - Il y a mes frères.... Yamina secoue un doigt chargé de menaces. - Allez, va, va, tu oublierais ton père et ta mère, pourvu que tu ailles vivre dans la capitale... Mais pourquoi Alger vous attire-t-elle, tous ? - Tu l'as dit, mère, c'est la capitale ! - La capitale et ses plaisirs...J'ai peur qu'une fois là-bas, tu ne veuilles plus revenir ! Omar secoue la tête. - Non, maman, tu sais bien combien je vous suis attaché... C'est juste pour passer les vacances... Cela me changera beaucoup du village ! A la fin de l'été, je reviendrai ! - Si ton oncle te propose de rester faire tes études à Alger, tu y resteras... Pour une fois, je t'autorise à nous oublier et à ne penser qu'à ton avenir ! (à suivre...)