Le légendaire fusil d'assaut Kalachnikov a fêté, hier, vendredi, ses soixante ans à Moscou à coups de canon et sous les feux d'artifice. «Un fabricant d'armes est attaché à ses créations comme une mère à ses enfants», a déclaré dans un grand sourire Mikhaïl Kalachnikov, âgé de 87 ans, au cours de la cérémonie organisée au musée central des forces armées. «Je suis touché par toute l'attention que je reçois», a déclaré l'inventeur à qui l'on venait de présenter un fanion : «Kalachnikov est la fierté, l'honneur et la gloire de la Russie». La Kalachnikov, arme automatique appréciée pour sa simplicité et sa robustesse, est devenue un symbole du pays comme le sont la vodka ou la chapka. Elle est, dans ses diverses versions, l'arme de choix des guérillas et de dizaines d'armées à travers le monde. Mikhaïl Kalachnikov a commencé à travailler sur son modèle AK-47 en 1947 alors qu'il se remettait d'une blessure subie pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a expliqué, hier, vendredi, que son invention avait été motivée par les défaites soviétiques des premières années de la guerre. Interrogé sur le fait de savoir s'il ressentait de la culpabilité au sujet des morts provoquées par son invention, M. Kalachnikov a répondu : «je dors bien la nuit. Ce sont les hommes politiques qui ne résolvent pas leurs problèmes sans avoir recours aux armes, qui sont responsables.»