Léger, silencieux, noir : l'AK-9 est le dernier modèle du légendaire fusil d'assaut kalachnikov, fabriqué à l'usine russe Ijmach dans l'Oural. “Il tire quasiment sans faire bruit et peut même percer même un gilet pare-balles”, dit un de ses concepteurs, Alexeï Dragounov, 52 ans, en assemblant le fusil dans un champ de tir situé dans une forêt russe. L'année dernière, les forces spéciales russes ont demandé à l'usine Ijmach, située à Ijevsk, de créer un fusil d'assaut combinant les qualités de la kalachnikov et celles des armes silencieuses de façon à pouvoir l'utiliser lors de missions secrètes, ont révélé les responsables de la compagnie. “C'est pour les forces spéciales, pour les opérations antiterroristes”, explique le directeur général de l'usine, Vladimir Grodetski, à des journalistes étrangers qui ont eu la rare chance d'y être invités à l'occasion du 60e anniversaire de la première Kalachnikov AK-47 fêté cette semaine. L'AK-9 est équipé d'un silencieux et tire des balles de calibre 9 mm destinées à percer les gilets pare-balles. Pesant 3,8 kg, il est un peu plus léger que les modèles précédents de kalachnikov. “Personne d'autre ne fabrique cela”, estime Richard Jones de la revue spécialisée britannique Jane's Infantry Weapons en référence au fusil combinant un si grand calibre à un silencieux. L'intérêt pour ce type de fusils augmente “pour des raisons tactiques”, poursuit l'expert. L'AK-9 “pourrait intéresser d'autres forces spéciales dans le monde, des unités comme les commandos”, ajoute-t-il. L'arme est toujours testée et en attendant l'approbation du ministère russe de la Défense, les responsables de l'usine ne la montrent généralement pas. Les journalistes étrangers invités ont pu la regarder mais pas la voir fonctionner. “Nous pensons qu'il y a un fort potentiel pour cette arme à l'exportation. Nous espérons pouvoir obtenir la permission d'exporter le plus tôt possible”, a dit M. Grodetski. R. I./Agences