Résumé de la 3e partie n Appliquant les instructions de la fée aperçue en rêve, la femme du chasseur s'assit au bord de l'étang après avoir peigné ses cheveux avec un peigne d'or qu'elle lui avait donné. Bientôt, le fond vint à bouillonner, une vague s'éleva, roula vers le bord et entraîna le peigne avec elle. Le peigne n'avait eu que le temps de toucher le fond, quand le miroir de l'eau se partagea : la tête du chasseur monta à la surface. Il ne parla point, mais regarda sa femme tristement. Au même instant, une seconde femme vint avec fracas et couvrit la tête du chasseur. Tout avait disparu, l'étang était tranquille comme auparavant et la face de la lune y brillait. La femme revint désespérée, mais un rêve lui montra la cabane de la vieille. Le matin suivant elle se mit en route et conta sa peine à la bonne fée. La vieille lui donna une flûte d'or et lui dit : «Attends jusqu'au retour de la pleine lune ; puis prends cette flûte, place-toi sur le bord, joue de l'instrument un petit air et, quand tu auras fini, dépose-la sur le sable, tu verras ce qui se passera alors.» La femme fit ce que lui avait dit la vieille. A peine avait-elle déposé la flûte sur le sable, que le fond de l'eau vint à bouillonner ; une vague s'éleva, s'avança vers le bord et entraîna la flûte avec elle, bientôt l'eau s'entrouvrit, et non seulement la tête du chasseur, mais encore la moitié du corps monta à la surface. Plein de désir il étendit ses bras vers elle, mais une seconde vague vint avec bruit, le couvrit et l'entraîna au fond. «Ah ! dit la malheureuse, à quoi me sert-il de voir mon bien-aimé pour le perdre encore ?» La tristesse emplit de nouveau son cœur, mais le rêve lui indiqua une troisième fois la maison de la vieille. Elle se mit en route, et la fée lui donna un rouet d'or, la consola et lui dit : «Tout n'est pas fini ; attends jusqu'à ce que vienne la pleine lune, puis prends le rouet, place-toi au bord, et file jusqu'à ce que tu aies rempli ton fuseau ; quand tu auras achevé, place le rouet près de l'eau, et tu verras ce qui se passera alors.» La femme suivit ce conseil à la lettre. Dès que la nouvelle lune se montra, elle porta le rouet d'or au bord de l'eau et fila diligemment jusqu'à ce que son lin fût épuisé et que le fil eût rempli le fuseau. A peine le rouet fut-il déposé sur le bord, que le fond de l'eau bouillonna plus violemment que jamais ; une forte vague s'avança et emporta le rouet. Bientôt la tête et le corps tout entier du chasseur montèrent à la surface. (à suivre...)