Enjeu Entre pro et anti-grève, les jardins d?enfants sont paralysés. Les éducatrices et les directrices des jardins d?enfants publics sont en colère. En grève depuis plus d?un mois, elles viennent d?être évacuées manu militari du siège de la direction générale de Presco à El-Madania qu?elles squattaient depuis le début du mouvement. «La directrice de Presco n?a qu?un seul but : le gain facile; d?ailleurs, elle veut fermer définitivement plusieurs jardins d?enfants publics pour ses intérêts», relève une éducatrice d?un jardin d?enfants à El-Biar. «Même s?il faut rester jusqu?à l?Achoura pour arracher nos droits, nous resterons ici debout», promettent les grévistes qui refusent de quitter les lieux malgré l?arrestation de six d?entre elles mercredi dernier. Ces dernières, des mères de famille, ont été libérées quelques heures après pour se présenter jeudi dernier devant le procureur de Sidi M?hamed. Les employées de Presco, qui ne comptent pas baisser les bras en continuant de se regrouper devant le siège de leur direction, réclament l?augmentation des salaires, le déblocage des ?uvres sociales, la révision de la convention collective sur la gestion de l?entreprise, l?arrêt des mutations forcées, le départ de la directrice générale de Presco, la suppression des cotisations du personnel pour la garderie des enfants ainsi que la réhabilitation des jardins d?enfants publics. Néanmoins, ce débrayage ne fait pas l?unanimité. En effet, des travailleuses du jardin d?enfants Saliha-Ferhat du 1er-Mai nous ont contactés pour exprimer leur opposition à cette grève. «Les véritables syndicalistes sont censés défendre les intérêts des travailleurs et ceux de l?entreprise alors que ces grévistes ne cherchent qu?une chose : leurs intérêts», dénonce une employée au niveau de ce jardin. Cette ancienne éducatrice précise : « Certes, la grève est un droit constitutionnel, mais les grévistes ont brûlé les étapes en piétinant la procédure réglementaire prévue en la matière.» Cette travailleuse, qui s?oppose à cette grève, se demande : «Avec cette grève, les jardins d?enfants publics ne vont-ils pas connaître le même sort que celui qu?on avait réservé aux Galeries algériennes et à l?Etusa ?» Surtout que, selon elle, l?Ugta encourage les grévistes à continuer de paralyser les jardins d?enfants en leur octroyant une enveloppe de 3 000 DA/ mois. De son côté, une autre éducatrice au niveau de ce même jardin d?enfants soutient : «Les grévistes ne représentent qu?eux-mêmes puisque ce syndicat n?a même pas été élu par les 750 travailleurs de Presco.» «Nous nous démarquons de ces grévistes qui ont déjà refusé des négociations avec la tutelle et dont les revendications, à savoir l?augmentation des salaires, le déblocage des ?uvres sociales et le départ de la directrice générale de Presco, sont insensées.» Notons, par ailleurs, que la directrice générale de Presco a déposé une plainte, au niveau du tribunal d?Alger, contre les grévistes pour avoir squatté le siège de la direction générale à El-Madania.