M.Taleb Yazid s'insurge contre ce qu'il appelle «un abus de pouvoir» et tient à «dénoncer cette cabale montée contre les syndicalistes». Les cadres de la section syndicale de l'Agence régionale d'Alger de la Caisse de sécurité sociale des non-salariés (Casnos), menacent de recourir à une grève de la faim si les décisions de leur mutation vers d'autres structures à travers la wilaya d'Alger ne sont pas annulées. MM.Taleb Yazid, Akkache Omar Ouhamid, Boussoussa Abdelkader et Aïssani Arezki sont les membres du conseil syndical, destinataires de la part de l'administration de la Direction régionale des décisions de mutation qu'ils jugent illégales et non conformes à la loi. M.Taleb Yazid s'insurge contre ce qu'il appelle «un abus de pouvoir» et tient à «dénoncer cette cabale montée contre les syndicalistes qui ont osé dénoncer des pratiques condamnables dans la gestion des finances et de l'argent des travailleurs». D'autant plus qu'il est membre du bureau exécutif national de la Casnos, chargé de la formation et de l'éducation. Un statut qui lui donne une certaine immunité dans l'exercice de son mandat national. «Je suis, précise t-il, élu dans un congrès national et de ce fait, on ne peut pas me sanctionner de la sorte. J'ai un mandat national.» «Le reproche qui est mentionné dans la décision qui m'est adressée est «la participation au dépôt de plainte contre M.Bouhenna Abdelhafidh, ce qui est contraire aux principes fondamentaux de l'organisation.» M.Taleb considère cette décision comme «une grave dérive, si elle venait à être cautionnée par la Centrale syndicale de l'Ugta à qui nous avons adressé un courrier dans ce sens». «Nous avons dénoncé, explique-t-il, les agissements du sous-directeur de l'Agence régionale qui est l'auteur du détournement de l'argent des travailleurs par l'entremise de la procédure du salaire unique (femme au foyer) au niveau des instances syndicales mais rien n'a été fait. Nous avons alors décidé de porter l'affaire en justice. Le mis en cause a reconnu les faits qui lui sont reprochés devant le procureur de la République qui l'a convoqué au tribunal de la rue Abane Ramdane en présence du directeur régional. Mais ce que je n'arrive pas à admettre, relève-t-il, est que le mis en cause a été promu à un poste à la Direction générale après avoir remboursé les sommes perçues de façon illégale durant onze années, de 1995 à 2006 et nous, les dénonciateurs, sommes suspendus par notre organisme syndical après la dissolution de notre section syndicale et mutés à d'autres postes de travail.» Notre interlocuteur relève plusieurs infractions dans la procédure ayant accompagné les sanctions. Il cite le fait que «la lettre de notification de mutation portant l'en-tête de l'Union locale d'Hussein Dey ne comporte ni griffe, ni numéro de référence et suite à un courrier que nous avons adressé à l'Union locale, nous avons alors su que cette lettre émane de l'Union de wilaya dont le responsable nous a déclaré qu'il en était l'auteur tout en refusant d'accuser réception de notre courrier dans lequel nous demandions des explications». Pour montrer que cette décision est contraire à l'exercice du droit syndical consacré par le statuts de l'Ugta, M.Taleb cite l'article 24 de la convention collective d'avril 1997 qui stipule qu'un syndicaliste ne peut être muté de son poste de travail même s'il est en fin de mandat et ce, «pour une durée de douze mois». «Notre mandat, ajoute-t-il, n'expire qu'au mois de mars. Ce qui est une autre entorse grave au droit syndical» et de dénoncer ce qu'il appelle «les pressions exercées par l'administration qui nous presse de rejoindre les nouveaux postes de travail auxquels nous sommes mutés. Ce que nous refusons car nous demandons à être rétablis dans nos droits» et de terminer par cette affirmation qui en dit long sur la volonté d'aller jusqu'au bout dans cette affaire: «Nous n'allons pas nous taire!». Pour sa part, le directeur régional de la Casnos, M.Lemai Abdelouahab, que nous avons contacté, a tenu à préciser que «les travailleurs concernés n'ont plus la qualité de syndicalistes et ont été affectés, et non pas mutés, dans d'autres services au niveau d'Alger suivant les besoins et pour des activités pour lesquelles ils ont été formés. Ils ne sont pas les seuls dans ce cas car il s'agit d'un redéploiement des effectifs au niveau des agences d'Alger». Il tient aussi à préciser que «les concernés sont suspendus depuis trois semaines par l'Union de wilaya pour ne pas avoir respecté les dispositions des statuts du syndicat de l'Ugta». Quant au cas de l'ancien sous-directeur de la Direction régionale, M.Bouhenna Abdelhafidh, notre interlocuteur confirme qu' «il est poursuivi en justice qui rendra son jugement au mois d'octobre prochain» et dément «l'information faisant état de sa promotion à un poste au niveau de la Direction générale en insistant sur le fait qu'il est sous le coup d‘une suspension de son poste de travail». M.Lemai a tenu aussi à faire remarquer que «l'administration est soucieuse et respectueuse de la légalité et ne peut porter préjudice à des syndicalistes en exercice».