Dans l'interprétation moderne des rêves, le symbolisme du manteau, comme celui du chapeau, est avant tout une protection. Le manteau est, en effet, ce qui protège de la pluie et du froid. Dans beaucoup de langues «protection» se dit aussi «porter le manteau». Au Maghreb, autrefois, quand on accordait l'aman ou a'naya à quelqu'un, celui qui lui accordait sa protection le revêtait de son manteau. En berbère, tacdat', pan du manteau, signifie aussi protection et «mettre quelqu'un sous son manteau», c'est lui assurer la protection et la sauvegarde, dans un sens large, s'occuper de lui. Le manteau est aussi un symbole de pouvoir. Ainsi, dans les civilisations anciennes, c'est l'un des attributs de la royauté. Revêtir le manteau signifiait souvent prendre le pouvoir, accéder au trône. Un souverain qui abdique enlève son manteau et en revêt son successeur : c'était le mode admis, dans le monde antique, pour la passation des pouvoirs. Le manteau des grands personnages. De nombreux manteaux antiques de rois, de grands personnages sont conservés comme des reliques. Dans la tradition musulmane, on conserve le souvenir du manteau du Prophète auquel al-Bousri a consacré un célèbre poème, al-Bourda. Ce poème, qui évoque la chaafa'a du Prophète, est déclamé lors des veillées funèbres. Il est très répandu dans le monde musulman et il a été traduit dans les langues des peuples musulmans, notamment le kabyle. Le manteau, c'est aussi le symbole de celui qui le porte. C'est pourquoi, dans les rêves, porter le manteau d'un autre revient à s'identifier à lui.