Temps n C'est à 9h20 exactement que le bus flambant neuf de marque chinoise Higer quitte la gare routière de Tizi Ouzou en direction d'Alger avec à bord une vingtaine de passagers. Autant dire qu'il est à moitié vide ! D'habitude pourtant, la quasi-totalité des bus qui assurent la liaison Tizi Ouzou-Alger affichent complet en début de semaine. «Les vacances ont commencé pour tout le monde», explique le jeune receveur. Le trajet commence bien, puisque le chauffeur, un homme d'un certain âge, met à peine cinq minutes pour rallier Draâ Ben Khedda, distante du chef-lieu de wilaya de quelque dix kilomètres. Il faut dire que la circulation est très fluide en cette matinée estivale de juillet. Bien installés au… frais – le bus étant climatisé – les passagers savourent cette aubaine. Mais pas pour longtemps. A peine arrivés à Tadmaït qu'ils sont déjà pris dans un immense embouteillage. Malgré ses multiples tentatives, le chauffeur ne parvient pas à avancer d'un cran. Il lui a fallu dix bonnes minutes pour arriver à hauteur d'un barrage fixe de la Gendarmerie nationale installé à la sortie de la ville de Tadmaït. Il est déjà 9h43, il reste quelque 85 kilomètres à parcourir et plusieurs bouchons à supporter ! Après avoir «perdu» une dizaine de minutes à la sortie de la ville de Bordj Ménaïel où un accident a eu lieu, bloquant du coup la circulation dans les deux sens, le bus s'immobilise à nouveau à son arrivée à Si Mustapha où un barrage de la Gendarmerie nationale est établi en permanence. Certains passagers commencent à s'impatienter. «Que se passe-t-il encore ?», s'interroge un jeune homme d'une trentaine d'années. Sur ce, le chauffeur appuie sur l'accélérateur. L'attente aura duré moins de trois minutes cette fois ! Cela étant, plus on approche d'Alger, plus le nombre de camions augmente. Le trafic devient de plus en plus dense, sans que des embouteillages se forment toutefois, ni à Thénia, ni à Tidjelabine, ni à Boudouaou, au grand bonheur des passagers du bus dont certains se sont endormis ! Mais la circulation allait se bloquer de nouveau à l'entrée de Réghaïa où les gendarmes ont installé un point de contrôle sur une des deux voies de l'autoroute. Il est 10h40 et Alger semble encore loin ! Les embouteillages se suivent et ne se ressemblent pas ! A peine sorti du bouchon qui s'est formé à Réghaïa que le bus se retrouve coincé dans un autre à l'entrée de la commune de Rouiba ! «Allah ghaleb», lance le chauffeur comme pour calmer les passagers. Cinq, dix, quinze minutes et la circulation ne s'est toujours pas débloquée. «Un accident est certainement survenu plus loin devant», suppose un passager assis juste dernière le chauffeur. Après plus de vingt minutes, le trafic retrouve sa fluidité. «Il y a trop de véhicules, c'est pour cela qu'il y a tant d'embouteillages», explique, à haute voix, le chauffeur du bus. Il est 11h05 et les bouchons sont encore loin d'être un mauvais souvenir, puisque deux autres allaient encore se former au niveau de la cité des Bananiers et de Cinq-Maisons. Finalement, le bus arrive à la gare routière du Caroubier à… 11h25 !