Le problème du règlement des salaires impayés s'est posé pour la première fois en 2001, année durant laquelle le gouvernement a dégagé une enveloppe financière de 7 milliards de dinars. En 2006, Ahmed Ouyahia, alors chef du gouvernement, et Abdelmadjid Sidi-Saïd ont convenu d'un accord pour le règlement définitif d'un problème qui aurait pu mettre en péril une paix sociale déjà assez fragile. Cette question dure depuis 1995, mais elle a pris des proportions beaucoup plus importantes ces trois dernières années. L'origine du problème serait, selon certains experts, la crise financière dans laquelle se sont empêtrées la plupart des entreprises concernées par cette situation et l'absence de tout plan de charge à même d'éviter le chaos. D'autres étaient, cependant, en voie de liquidation. C'est pourquoi les unes et les autres étaient incapables de débourser le moindre centime pour le règlement des salaires de leurs employés. Il convient de noter dans ce sillage, que les salaires impayés englobent, aussi, les anciens reliquats datant de plusieurs années, voire ceux détenus sur des entreprises dissoutes. L'enveloppe allouée pour régler définitivement les impayés des travailleurs est très significative et aurait pu, incontestablement, affecter les caisses du Trésor public si ce n'est cette embellie financière survenue grâce aux recettes pétrolières générées depuis quelques années. A titre illustratif, les travailleurs du secteur du bâtiment et des travaux publics, dont 5 000 travailleurs sont concernés, coûteront, à eux seuls, 40 milliards de dinars aux caisses de l'Etat de par l'importance des arriérés de leurs salaires. Le secteur du textile, quant à lui, compte 90 sociétés toutes en crise depuis plusieurs années. Leur déficit est estimé à environ 70 milliards de dinars.