Le Code de la route mis en application il y a 3 ans, et malgré de nouvelles et draconiennes dispositions, n'a pas apporté la sécurité sur nos routes. Il apparaît donc, que les changements qui restent à opérer, doivent l'être au niveau des comportements et des mentalités. Trois ans après leur entrée en vigueur, les disposions répressives introduites dans le Code de la route se sont avérées un véritable coup d'épée dans l'eau puisque les comportements dangereux au volant n'ont pas disparu et nos routes demeurent parmi les plus meurtrières au monde. Rien que pour le premier semestre de l'année en cours, 1 600 personnes ont trouvé la mort dans des accidents de la circulation. En 2006, le bilan macabre était de 4 200 décès. Un constat d'échec que partagent les citoyens et les autorités. «Nous avons durci les sanctions pour les infractions jugées génératrices d'accidents, il faut maintenant contrôler l'ensemble des infractions et agir sur l'ensemble des facteurs», affirme le sous-directeur de la sécurité routière au niveau du ministère des Transports. S'exprimant ce matin sur les ondes de la Chaîne III, Tahar Messaoud Nacer s'est voulu plus explicite : «Il n'y a pas uniquement l'usage manuel du portable au volant ou le non-port de la ceinture de sécurité. Il y a surtout l'excès de vitesse car nous sommes réellement dans le délit de vitesse et il suffit de se mettre sur une route ou dans une agglomération urbaine pour le constater.» D'où la nécessité, aux yeux du responsable, d'agir maintenant sur le principal acteur, à savoir le conducteur qui «a besoin d'une thérapie au niveau de la formation». «Il ne suffit pas de maîtriser le véhicule, mais il faut également avoir un comportement civique sur la route», assène-t-il. Dans ce sens, les services du ministère des Transports travaillent en ce moment pour revoir de fond en comble les programmes de formation au niveau des auto-écoles qui «ne doivent plus se contenter d'enseigner le Code de la route», mais faire en sorte que le conducteur aie un «comportement responsable». «Nous avons ouvert le chantier et nous sommes en train d'avancer, nous allons certainement nous acheminer vers une expérience pilote pour les cours théoriques du Code de la route à travers un système informatisé plus enrichi en termes de questions à poser et l'informatique permettra plus de rapidité et d'objectivité, en ce sens que nous pourrons traiter plus de candidats dans les épreuves théoriques, ce qui nous permettra de disposer de plus de temps pour les épreuves pratiques», explique M. Messaoud Nacer. Parmi les autres mesures envisagées, et celle-là, n'est pas des moindres, l'introduction du permis de conduire biométrique, à points et probatoire qui s'est avéré une expérience fructueuse dans certains pays européens qui l'ont adoptée. «La question a fait l'objet de deux Conseils de gouvernement», révèle l'orateur. En vertu de ces nouvelles dispositions, le nouveau conducteur ne pourra être détenteur définitivement du permis de conduire qu'au bout d'une période probatoire de deux années au cours desquelles le candidat aura fait preuve d'une conduite sans infraction. Interrogé sur les délais fixés pour l'introduction de ces nouveautés, le sous-directeur s'est contenté d'affirmer qu'il espérait que cela sera fait en 2008 comme cela a été annoncé pour le passeport et la carte nationale d'identité biométriques. Mais avant, fait-il encore savoir, il sera procédé à la mise en place d'un fichier national centralisé du permis de conduire, en collaboration avec toutes les institutions concernées. S'agissant de la levée de l'impunité sur les crimes de la route, à l'instar de ce qui se fait dans certains pays qui assimilent l'homicide involontaire sur la route à un homicide volontaire, l'invité de la Radio a affirmé que cela restait possible, mais demeure des prérogatives du pouvoir législatif. Enfin, M. Messaoud Nacer a invité les communes à s'impliquer dans la lutte contre les accidents de la route en procédant à la formation d'ingénieurs en sécurité routière.