Danger n Certains produits qui sont sur le marché algérien sont extrêmement toxiques. Cela est dû aux homologations accordées par le passé à certains produits qui ne sont plus acceptés dans les pays développés. «Ils sont strictement interdits aux Etats-Unis et ils ne sont plus acceptés en Europe. Il faut que ces produits disparaissent de la consommation puisqu'ils sont extrêmement dangereux pour l'être humain», a indiqué Hakim Laribi, P-DG de Cophyd, hier, lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'Ugcaa à Alger. L'orateur a cité le DDT, utilisé par certains agriculteurs, et qui est d'une haute toxicité et même cancérigène : très peu soluble dans l'eau, il est critiqué en écologie pour sa très lente dégradation qui lui permet de s'accumuler dans les chaînes alimentaires (légumes, viandes). Ce qui représente un danger permanent pour les consommateurs. «Malheureusement, ce produit est commercialisé et consommé chez nous», regrette-t-il. Poursuivant ses mises en garde, le conférencier a tiré la sonnette d'alarme sur l'anarchie qui règne dans le marché algérien concernant la commercialisation et la distribution des insecticides. D'après lui, il faut qu'il y ait une mise à jour de la base de données des matières actives (les insecticides). Pour cela, «ce serait bien d'interpeller les ministères concernés et la communauté scientifique, à savoir l'INA et l'INV pour actualiser la liste des produits qui devraient être homologués», ajoute-t-il. Les produits dangereux pour la santé sont essentiellement des produits chinois et turcs ne contenant aucune indication et qui sont importés frauduleusement comme étant des désodorisants.Le P-DG de Cophyd a retracé l'évolution des insecticides depuis leur première utilisation qui remonte à 1920. A cette époque-là, les insecticides étaient extrêmement toxiques. Au fur et à mesure que la recherche avance, le degré de toxicité diminue jusqu'à ne plus nuire au consommateur. A ce propos, l'hôte de l'Ugcaa a saisi cette opportunité pour dénoncer la concurrence déloyale dont son entreprise est victime. «Nos entreprises subissent aujourd'hui les méfaits de l'importation sauvage qui ne respecte ni le Trésor, ni le consommateur, ni la concurrence installée sur place». D'après lui, certains importateurs introduisent sur le marché algérien des produits (insecticides) parfois toxiques en trompant la vigilance des autorités sous d'autres couverts et avec des registres de location qui font de la sous-facturation pour éviter les droits de douanes et autres. Ainsi, ils se trouvent en position concurrentielle avantageuse par rapport aux intervenants locaux qui travaillent dans la légalité. «C'est par la contrefaçon des produits de moindre qualité et même toxiques et le non-respect de la réglementation algérienne en échappant au fisc et au contrôle que ces gens sont concurrentiels et se permettent de pratiquer de meilleurs prix que ceux des fabricants locaux.» Enfin, le conférencier interpelle les pouvoirs publics pour protéger à la fois les insecticides sur le marché et de réguler, avec l'aide des associations socioprofessionnelles et les différents patronats, le marché en remettant un système qui assure et rassure les intervenants de ce pays.