Constat Le ramadan, qui tire à sa fin, a été, encore cette année, marqué par la recrudescence de la délinquance urbaine à Oran et ses environs. Certes, le nombre de délits a régressé comparativement aux années précédentes, selon des sources proches de la médecine légale notamment. Cependant, cette année, on a assisté à l?émergence, dans plusieurs quartiers du centre-ville, de bandes opérant à l?aide de bombes lacrymogènes. Ce petit «engin», proposé par des «trabendistes» à M?dina Jdida et à la rue de la Bastille, destiné initialement à l?autodéfense, a ravi la vedette aux armes blanches, sabres et couteaux entre autres. Dans les cafés, au sein des familles et autres lieux de convivialité, circulent des histoires d?agression à l?aide de bombes lacrymogènes. Telle celle de ce cadre d?une société privée commercialisant des médicaments, avec la bande désormais surnommée «Gargantua», en référence à une place du centre-ville. Trois jeunes individus l?entraînent dans une rixe, en milieu de journée, dans une rue très empruntée. L?un d?eux l?immobilisa à l?aide d?un couteau et son acolyte lui administre le liquide contenu dans la fameuse bombe. Sans défense, on le délesta de son téléphone portable et de son portefeuille. Le même procédé nous a été rapporté par une autre victime dans le même secteur : un jeune à qui on arrache une paire de lunettes «de marque», selon ses dires. On nous a signalé aussi le cas d?une dame, surprise à l?intérieur de son véhicule près d?un établissement scolaire. Ses agresseurs, deux ou trois jeunes, ne lui ont même pas laissé le temps de réaliser qu?ils se sont emparés de son sac à main. D?autres histoires relatant des faits similaires circulent et entretiennent un début de psychose de la bombe lacrymogène. Cependant, des sources informées attestent que le centre-ville a moins souffert que les quartiers périphériques et les communes environnantes de cette montée de la délinquance coïncidant avec le ramadan. On souligne que les efforts de dissuasion sont visibles dans les principales artères du centre-ville. En effet, à intervalles réguliers, des éléments de la Bmpj (Brigade mobile de la police judiciaire) sont postés. Ailleurs, la présence physique des forces de l?ordre est moins perceptible. Relevant ce déficit, des commerçants de M?dina Jdida se sont organisés en «milices» pour assurer leur propre défense. Ils interviennent en masse à la moindre tentative de vol ou d?atteinte à l?intégrité physique de leur clientèle. Rappelons qu?il y a deux ans, les commerçants du Derb, avaient initié une grève et un sit-in devant le siège de la sûreté de wilaya pour protester contre l?insécurité régnant sur leur aire commerçante.