Lors de ce 5e recensement de la population depuis l'indépendance, des questions relatives à la vie privée des citoyens seront posées par les agents. M. Zerhouni rassure quant au caractère confidentiel de ces informations qui ne peuvent, en aucun cas, être publiées. Prévue au printemps 2008, l'opération de recensement de la population durera 15 jours et mobilisera plus de 90 000 agents. Elle permettra, selon le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, de «fournir des données précises et détaillées sur l'effectif, la répartition et la composition du ménage algérien, de donner une photographie claire de l'habitat en Algérie et ses caractéristiques et de répondre à des questions concernant les ménages», a précisé le ministre de l'Intérieur lors de la réunion du comité national du 5e recensement de la population et de l'habitat 2008 «. Zerhouni a ajouté que cette opération se veut aussi «un outil d'évaluation, de suivi et de mise en œuvre des politiques de développement en Algérie». Le directeur général de l'Office national des statistiques (ONS), Mohamed Boumati, a présenté un exposé détaillé sur la préparation de cette opération «très importante», évoquant certaines entraves qui pourraient surgir dans certaines régions qui «souffrent encore du terrorisme», du problème de transport et du changement de résidence. A cet effet il précise que plusieurs familles ayant bénéficié des 800 000 logements distribués ces dernières années «n'ont pas changé leur résidence ni barré leur nom des anciennes listes électorales». Par ailleurs, M. Zerhouni a insisté sur la sensibilisation «qui précède l'opération de recensement pour parvenir à une meilleure collaboration entre le citoyen et les agents de recensement et réunir des informations exhaustives pouvant servir à améliorer son cadre de vie», soulignant «le recours aux radios locales et la télévision algérienne en tant que moyen médiatique de proximité». Concernant les questions que contient l'interview des ménages, tirée à 8 millions d'exemplaires, le ministre de l'Intérieur a affirmé que certaines ont trait à la vie privée du citoyen et donc à caractère «secret», appelant les citoyens à coopérer en soulignant que ces informations ne peuvent, en aucun cas, être publiées. Le questionnaire comporte également certains paramètres tels que l'émigration et l'installation en Algérie d'investisseurs étrangers. Le ministre a évoqué un élément «très important» dans le questionnaire, concernant la mortalité des femmes enceintes au niveau des communes, rappelant que l'Algérie ne dispose pas de cet indicateur local. Il a en outre proposé d'intégrer d'autres aspects à l'instar des aides octroyées par l'Etat aux personnes aux besoins spécifiques et personnes âgées. Un courrier pour les abstentionnistes l Des lettres ont été adressées à quatre millions de citoyens afin de connaître les raisons de leur non-participation aux dernières élections législatives, a indiqué, hier, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni. «Nous attendons de ces citoyens qu'ils fassent preuve de compréhension et coopèrent afin d'éviter l'abstention lors des prochains rendez-vous électoraux», a déclaré M. Zerhouni en marge de la 2e réunion de la Commission nationale chargée du recensement de la population et de l'habitat en Algérie. M. Zerhouni a invité les citoyens, n'ayant pas changé de lieu de résidence mais n'ayant pas voté lors des dernières législatives, à expliquer «les causes et les motifs à l'origine de cette abstention tout en confirmant leur lieu de résidence et leur nom conformément aux listes des électeurs», ajoutant qu'en cas d'absence de réponse, ils seront rayés de ces listes. Ces citoyens disposent du temps nécessaire pour régulariser leur situation administrative en prévision des prochaines élections, a poursuivi le ministre qui a invité les concernés à «faire preuve de civisme». Il faut rappeler que cette décision de Zerhouni a été vivement critiquée par certains partis politiques qui y ont vu une pratique anticonstitutionnelle et une atteinte aux droits démocratiques et individuels des citoyens. Le FFS et le RCD ont été les premiers à manifester leur objection à la mesure de Zerhouni. Pour rappel, un taux d'abstention de plus de 60% avait été enregistré lors des dernières élections législatives.