Paradoxe n On constate que la campagne est épargnée par rapport à la ville, qui, pourtant, bénéficie des attributs de modernité que sont le réseau d'eau potable et celui d'assainissement. La topographie de cette maladie à transmission hydrique se cantonne souvent dans un groupement de population limité (Cités, quartiers ou lotissements périphériques) . «Ceci serait dû à la diversification des sources d'approvisionnement, ce qui est une chance en soi. Il est rare de trouver des cas disséminés à travers l'ensemble de l'espace urbain», explique le Dr Farouk Zahi, cadre supérieur de l'administration sanitaire à la retraite. La cause de l'apparition de la typhoïde est souvent due aux raccordements domestiques, travaux de réparation de réseaux d'eau potable ou d'assainissement, au passage d'engins lourds. «Il suffit que les deux réseaux se côtoient ou s'entrecroisent et subissent une quelconque dégradation pour que l'intégrité de l'un ou de l'autre devienne permissive, l'échange entre les deux milieux est, dans ce cas, inévitable », souligne le Dr Zahi. C'est à ce moment précis que le gestionnaire de l'ouvrage doit anticiper et prendre toutes les mesures pour que chaque réseau conserve son intégrité. Cette opération devra être impérativement suivie par une technicité avérée ou du moins, supervisée dans sa phase finale, avant le comblement de la fosse qui a abrité les travaux. Il y a aussi un phénomène que tout le monde croit normal ,mais qui représente un véritable danger. Il s'agit, selon le Dr Oulmane de l'Insp, de «la vacuité de la conduite pendant les coupures, qui peut créer un phénomène d'aspiration des eaux laissées à proximité du joint, non étanche ou de fêlure du tuyau de la conduite. Par ailleurs, la désinfection de l'eau potable, entrée depuis longtemps dans les mœurs, souffre de lacunes qu'il faudra combler. Le matériel de chloration (javellisation) est parfois confiée au seul gardien du réservoir d'eau, d'où le risque de défaut d'entretien ou d'arrêt prolongé de fonctionnement. La chloration n'est souvent pas en rapport avec le débit distribué . Et la Javel livrée par certains commerces est mal dosée ou carrément inefficace. Durant la saison estivale beaucoup de ménages et à cause du manque d'eau et des coupures fréquentes ont recours à l'eau des citernes distribuée par des vendeurs d'eau. L'origine de cette eau est souvent douteuse. Et les habitants l'utilisent même pour la boisson. Et c'est là que réside le vrai danger, alors que pour éviter tout risque, il suffit de traiter cette eau par des méthodes très simples. La méthode chimique «qui consiste à verser deux gouttes d'eau de Javel à 60° dans chaque litre d'eau ou la méthode thermique qui consiste à faire bouillir l'eau», explique le Dr Oulmane.