Le choléra, la typhoïde…, des maladies à transmission hydrique moyenâgeuses, bannies des annales sanitaires et médicales des pays développés et dont on n'entendait plus parler que dans les pays d'Afrique noire ou ceux d'Amérique latine ou d'Asie (et là encore rarement) , sont de retour en Algérie depuis quelques années. A l'échelle mondiale, l'apparition du choléra et de la typhoïde est le principal indicateur d'un sous-développement social et économique dramatique. Cependant, les causes de ces maladies, facilement évitables, sont différentes. « La manière avec laquelle est gérée l'eau (premier vecteur de cette maladie) en Algérie est désastreuse. Aucun contrôle des conduites d'eau potable, ni des citernes qui distribuent l'eau dans les centres urbains et les villages qui sont dépourvus d'eau courante. Les réseaux d'assainissement sont déplorables… l'hygiène parmi la population est absente… » , explique le Dr Oulmane, expert en promotion de la santé. Récemment lors d'une réunion avec les directeurs de wilaya des ressources en eau, un expert du ministère a révélé que 80% des citernes qui distribuent l'eau ne sont pas chlorées et on ignore souvent l'origine de l'eau distribuée. « Provient-elle d'un puits, d'un oued ou de je ne sais quel endroit ?», a-t-il déploré. Cependant et paradoxalement il est observé depuis peu, une recrudescence de fièvre typhoïde et autres touchant souvent les centres urbains (comme ce fut le cas dernièrement à Tiaret, Tlemcen, Djelfa et Batna), mais pas les villages éloignés ou les douars qui sont souvent épargnés par le choléra ou la typhoïde. Une explication ? «Ces villages, dépourvus de réseaux d'assainissement et d'eau courante, consomment l'eau des sources, des puits, des cascades ... C'est chez le semi-citadin que ces maladies existent le plus», explique le Dr Oulmane.