Avant même la fin de l'année en cours, On a enregistré pas moins de 16 cas de fièvre typhoïde, déclarés au niveau du service de prévention du CHU. Un chiffre qui a doublé en moins d'une année, quand on apprend que le bilan arrêté durant l'année écoulée fait état de 8 cas. « Une hausse qui serait très inquiétante si elle poursuit sa progression » estime un spécialiste. Le relâchement dans la politique de prévention et de campagnes de sensibilisation engagées depuis des années pour lutter contre cette redoutable infection, serait en grande partie responsable de cette hausse, reprend notre interlocuteur. Sachons que durant les dernières années et grâce à un rigoureux système de prévention, une baisse notable des cas déclarés a été observée. Selon l'Organisation mondiale de la santé, l'Algérie est toujours classée comme zone à moyenne endémie, où le danger donc de la maladie sévit toujours avec un état d'alerte permanent. La principale, parmi les maladies à transmission hydrique, la fièvre typhoïde se transmet par voie indirecte à la suite de l'ingestion d'une eau contaminée par le germe ou en étant en contact avec des aliments souillés. Les mauvaises conditions d'hygiène, les défaillances dans les réseaux d'alimentation en eaux potable et d'assainissement des eaux usées sont les principaux facteurs mis en cause dans l'apparition et la transmission de l'infection. Les risques La prise en charge médicale se doit d'être immédiate, aussitôt les premiers symptômes constatés. Dans le cas contraire, « la fièvre typhoïde risque de provoquer une septicémie (état infectieux généralisé) pouvant être mortelle » explique le praticien. Les symptômes sont l'apparition de fièvre croissante, nausée, douleurs intestinales, maux de tête et diarrhées. Des complications variées peuvent aussi survenir comme : perforation intestinale, problèmes cardio-vasculaires, pneumopathies, etc. La gravité de l'infection et son mode de transmission, par voie hydrique, font que la typhoïde demeure un grand problème de santé publique qui touche toutes les instances chargées de la sécurité, de la santé et du bien être de la population, et pas seulement en saison de chaleur. Autorités, collectivités locales et autres directions chargées de la santé, de la gestion de l'eau, de l'environnement, citoyens, tous sont appelés à rester en état d'éveil et de lutte contre la hausse inquiétante de cette maladie à transmission hydrique tout en sachant, « qu'Oran reste un foyer sensible par le problème persistant de manque d'eau » conclut notre interlocuteur.