Changements n Retapée il y a deux ans, la plage de R'mila (ex-Padovani) a vu tout son décor transformé pour l'aménagement d'une plage et d'un lieu de plaisance pour les habitants de Bab el-Oued et de la Casbah. Chaque après-midi jusqu'à des heures tardives de la nuit, l'affluence des familles et jeunes ne cesse d'augmenter créant des embouteillages parfois jusqu'à la pointe de Bologhine. Familles entières et adolescents nagent tout au long de la côte rocheuse. Ils s'entassent pêle-mêle jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de place. Les retardataires préfèrent venir dès la tombée de la nuit. Mahrez qu'on a rencontré sur place, est un habitué de cette plage. Après ses entraînements, il va, accompagné de ses deux amis, prendre un bain en toute tranquillité. «Cette plage est la destination idéale pour les gens qui n'ont pas les moyens d'aller passer des vacances ailleurs», lance-t-il d'un ton satisfait. La nage qu'il affectionne lui donne du plaisir avant de rentrer chez lui serein et détendu. Pour d'autres, ce n'est pas tant la plage qui les attire mais la pêche. Tout au long du rivage, on aperçoit des pêcheurs avec leurs lignes, attendant de pied ferme les «bonnes pièces de mérou». Tout à côté, une piscine a été construite sous les remparts du fort turc, une ancienne bâtisse de la marine. L'entrée est à 50 DA, mais on voit surtout des enfants qui aiment bien se jeter d'un plongeoir en poussant des cris de joie. La plage est illuminée dès le soir par des projecteurs pour donner plus d'éclat aux estivants qui sont, eux aussi, nombreux. Khaled et Tahar, deux jeunes étudiants sont flanqués sur un rocher pour contempler la foule. «Notre loisir à nous, c'est la plongée en apnée alors nous attendons que la mer soit calme pour y plonger.» D'autres préfèrent amener leurs enfants au manège et au karting, deux espaces ludiques qui séduisent les joyeux lurons. Avec 20 et 40 DA, les prix sont à la portée de tous, et ce, au grand bonheur des familles sur place. «Tout est sécurisé, on n'a rien à craindre pour nos enfants», indique un père de famille accompagné de ses deux petites filles. Les terrasses de La Marina sont déjà bondées. Ce sont surtout les amateurs de boules qui sirotent un café ou une limonade «Hamoud» en attendant de se frayer une place parmi les passionnés de pétanque. Mourad et ses copains débarquent à vive allure au salon de thé. L'air débonnaire et un peu déçu de trouver déjà du monde sur place, Mourad prend sa dernière gorgée de café avant de disparaître avec son sac de boule. «On doit partir les gars !», lance-t-il à ses amis. Les terrains aménagés à la hâte avec du sable ne laissent pas de répit aux boulistes. Il est 23 h et les inconditionnels d'El-Kettani traînent encore le pas. «Je viens spécialement pour déguster des m'hajeb qui sont bien faits et quelques verres de thé», précise Rabah, un habitant de Bab el-Oued. Lui et ses compères jouent aux dominos et se lancent des défis pour égayer la partie de jeu. A quelques mètres de là, les couche-tard écoutent du chaâbi, une façon de s'évader dans une nuit au clair de lune.