Ma mère m'a dit est le titre énigmatique d'un nouveau film algéro-français projeté en avant-première, jeudi après-midi à la maison de la culture de Tizi Ouzou, en présence du réalisateur, Boudaoud Younès, des acteurs et de nombreux amateurs des ombres chinoises. Ce film raconte, selon son synopsis, l'histoire d'une jeune fille kabyle orpheline de père, vivant en France avec sa mère. Cette dernière contraint sa fille, Doudouche, à prendre pour époux son cousin Belaïd se trouvant au pays, pour que l'héritage ne quitte pas la famille. Débarqué en France, Belaïd est hanté par l'idée de conquérir sa belle cousine, se «mariager», comme il le dit, pour avoir la fameuse carte de résidence, mais sa dulcinée ne veut pas de lui. Lors d'un séjour en Kabylie, Doudouche perd sa mère, Nouara, et le calvaire commence pour elle : elle devint l'otage de ses cousins qui lui déchirèrent ses papiers pour l'empêcher de retourner en France. Est-il concevable d'épouser une fille, dans le seul but d'avoir les papiers nécessaires à l'implantation dans un pays étranger ? est la lancinante problématique que soulève ce film. Coproduit avec l'association culturelle Fadhma N'soumer de France, ce long métrage a été tourné en France et en Kabylie. Depuis sa sortie en mai dernier, ce film a été projeté dans plusieurs salles en France où il a été «favorablement accueilli», notamment par la communauté émigrée, a indiqué son directeur technique, M. Yemi Tahar, ex-directeur de la maison de la culture de Tizi Ouzou.