Certains des aspects les plus intimes concernent le comportement personnel du Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam), dont seul quelqu'un, dans la situation d'Aïcha (radhyallâhou'anha), pouvait avoir eu connaissance. Le plus important est que sa connaissance des hadiths fut transmise à l'écrit par au moins trois personnes, dont son neveu Ourwah, qui devint un des plus grands savants de la génération suivant celle des compagnons. Beaucoup de compagnons instruits et de leurs successeurs tirèrent profit de la connaissance d'Aïcha (radhyallâhou'anha). Abou Moussa Al-Ash'ari a indiqué que «si nous, compagnons du Messager de Dieu (sallallâhou 'alayhi wa sallam), avions quelques difficultés sur une question, nous interrogerions Aïcha (radhyallâhou'anha) à son sujet.» Son neveu Ourwah affirma qu'elle était non seulement compétente en matière de fiqh (jurisprudence) mais aussi en matière de médecine et de poésie. Plusieurs des compagnons âgés du Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam) sont venus chez elle lui demander conseil au sujet de questions relatives à l'héritage, qui nécessitent un esprit mathématique très habile. Les savants la considérèrent comme l'un des premiers fouqaha (juristes) de l'islam, au même titre que Oumar Ibn Al-Khattab, Ali et Abdoullah Ibn Abbas (radhiyallâhou'anhoum). Aïcha (radhyallâhou'anha) a non seulement possédé un grand savoir, mais elle a aussi participé activement à l'éducation et à la réforme sociale. En tant que professeur, elle avait un discours de style clair et persuasif ; et la puissance de son éloquence a été décrite en des termes superlatifs par al-Ahnaf qui a dit : «J'ai entendu des discours de Abou Bakr, de Oumar, de Uthman et de Ali (radhiyallâhou'anhoum) jusqu'à ce jour, mais je n'ai pas entendu de discours plus persuasif et plus beau de la bouche d'une autre personne que de la bouche de Aïcha (radhyallâhou'anha).» Les hommes et les femmes venaient de partout pour profiter de sa connaissance. On dit que le nombre de femmes était plus important que celui des hommes. En plus de répondre aux questions, elle prit des garçons et des filles, dont certains étaient orphelins, sous sa tutelle, et les éduqua avec ses soins et ses conseils, ceci en plus de leurs parents, qui avaient reçu d'elle l'instruction. Sa maison devint ainsi une école et une université. Certains de ses étudiants étaient exceptionnels. Nous avons déjà mentionné son neveu Ourwah en tant que distingué rapporteur de hadiths. Parmi ses élèves femmes il y avait Oumrah bint Abdir Rahman. Elle est considérée par les érudits comme un rapporteur de hadiths digne de confiance. Elle était la secrétaire de Aïcha (radhyallâhou'anha), recevant et répondant aux lettres qui lui étaient adressées. L'exemple de Aïcha (radhyallâhou'anha), qui favorisait l'éducation et en particulier l'éducation des femmes musulmanes en droit et dans les sciences islamiques, est un exemple à suivre. Après Khadîdja Al-Kubra (la grande) et Fâtimah Az-Zahra (la resplendissante) (radhiyallâhou'anhouma), Aïcha As-Siddiqah (la véridique) (radhyallâhou'anha) est considérée comme la meilleure femme de l?islam. En raison de la force de sa personnalité, elle était un meneur dans chaque domaine de la connaissance, dans la société, dans la politique et dans la guerre. Elle a souvent regretté sa participation à la guerre, mais a vécu assez longtemps pour regagner la position de femme la plus respectée de son temps. Elle est morte en 58 après l'hégire, pendant le mois de ramadan et pendant qu'elle enseignait. Elle a été enterrée au cimetière qui a pour nom Jannat al-Baqi, dans la ville lumineuse (Madina Mounawwarah), à côté d'autres compagnons du Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam). Qu'Allah soit satisfait d'elle et l'agrée ! Âmine