Senteurs n Avant d'arriver aux salons de glaces, nous sommes attirés par les délicieuses odeurs de maïs grillé à la braise par une dizaine de jeunes au bord de la RN11. Ils grillent le maïs, le passent à l'eau salée ou à l'eau de mer ce qui lui donne toute la saveur de l'été et le vendent à 30 DA. «Souvent, nous restons jusqu'à 3h du matin pour servir les estivants qui viennent déguster notre maïs grillé», nous dira un jeune vendeur. «Toute la saveur de ce maïs réside dans le fait d'être mangé chaud dès qu'il est retiré du feu», renchérit un autre. La plupart des 15 salons de glaces à Douaouda-Marine servent des pizzas, des brochettes de viande et de foie. A 19h, une famille arrive au salon. C'est M. Mouloud d'Alger venu avec sa femme, ses enfants et son oncle qui réside à l'étranger. «C'est une façon pour nous de nous évader du stress de la capitale. On vient à Douaouda-Marine de temps en temps pour prendre des glaces et changer d'air. Beaucoup d'efforts ont été faits, mais il y a encore beaucoup à faire en matière de tourisme. Tout d'abord, la formation des serveurs», nous dira-t-il, avant d'ajouter : «Les glaces sont chères et ne sont pas accessibles à tous. En outre, nous sommes harcelés par des gens qui essayent de nous attirer vers leurs salons.» Mouloud laisse le soin à sa famille de choisir une glace. Elle a opté pour des coupes banana-split, pêche melba et chocolat liégeois. Une autre famille de Boufarik de 5 membres dont 1 petit enfant est en train de déguster sa coupe «enfants». Le père de famille n'accepte pas de nous parler. Il permet à sa femme de discuter avec nous. Selon elle, c'est la 1re fois qu'ils viennent prendre des glaces à Douaouda-Marine dont ils ont beaucoup entendu parler. Une jeune dame, cadre à Tipaza, est en compagnie de sa fille. Elle a invité ce soir-là une amie d'Alger émigrée. «Nous sommes venues changer d'air et je voulais faire profiter ma copine des bonnes glaces de Douaouda. Nous sommes seules car mon mari n'accepterait jamais de nous ramener ici à cause de l'embouteillage entre Bouharoun et Bou Ismaïl. D'ailleurs, nous sommes sorties à 13h de la maison pour aller à la plage et il est déjà 19h 30. C'est l'heure de rentrer», nous dira-t-elle. Nous avons constaté que beaucoup d'estivants qui affluent vers les salons de glace de Douaouda-Marine résident à l'étranger et y viennent avec des amis ou en famille. La jeune Wafa, est Tunisienne. Elle est là jusqu'à la fin du mois pour assister au mariage à Staouéli d'une cousine dont la mère est Tunisienne «El hatta m'liha barcha. C'est comme chez nous. Mais l'Algérie est très grande», nous dira-t-elle timidement avec un grand sourire sur les lèvres. Un cinquantenaire, résidant à Paris, originaire d'Alger et qui a requis l'anonymat, semble trop révolté du manque d'infrastructures touristiques à Douaouda-Marine, une ville qu'il connaît depuis son plus jeune âge et qui pourrait, selon lui, devenir un pôle touristique de grande envergure. «L'ouest d'Alger me plaît beaucoup et surtout Douaouda où j'ai beaucoup de bons souvenirs», indiquera-t-il.