Société Sur l'autoroute reliant Alger à Tipasa, des jeunes, des écoliers en vacances pour la plupart, s'adonnent à une activité lucrative. La vente de «maïs grillé», est pour les badauds un moyen de passer les longues et chaudes journées d'été, mais surtout de se faire un petit pécule pour aller les dépenser à la plage. Mohamed, Amine, Othmane, Salim et bien d'autres jeunes de leur âge ont choisi de récolter le maïs et de le proposer grillé aux usagers de l'autoroute en direction des plages de Fouka, Bou Ismaïl, Bouharoun et Douaouda. Ces vendeurs, dont l'âge pour la majorité ne dépasse pas les 20 ans, grillent, en plein air le maïs. Amine, 17 ans, se réjouit «d'avoir pu amasser une bonne somme d'argent depuis le début de la saison en vendant l'unité à 15 DA». Une petite fortune qu'il aura méritée compte tenu de la fatigue qu'il ressent au terme d'une rude journée sous une chaleur torride. Salim (14 ans), qui habite Djeblia et qui parcourt plusieurs kilomètres pour atteindre le lieu de vente, s'est brûlé a maintes reprises pour satisfaire des clients trop pressés. Même les filles participent à cette vente. Ainsi, pendant que Mohamed (20 ans) grille les grains de maïs, sa jeune s?ur, Fatima, s'affaire à tremper les pièces prêtes dans l'eau salée et les présenter aux clients dans des sachets en plastique. Concernant l'affluence des clients, Mohamed estime que «les premier jours de l'été il n'y avait pas beaucoup de monde. Mais depuis la fin juillet et le début août, le nombre a doublé, d'autant, que nous avons choisi un endroit où l?affluence est importante». Ce n'est pas de gaieté de c?ur que Mohamed et ses amis font ce travail qui les empêche de profiter, autrement, des bienfaits du soleil et des plaisirs de la mer. «Je dois travailler pendant les vacances pour acheter les fournitures scolaires, mon père ne peut pas prendre en charge nos dépenses», martèle-t-il non sans amertume. Pour Nourredine, un client régulier, cette odeur de brûlé et ces images rappellent de nombreux souvenirs d'enfance. Mais souvent les plaisirs des uns sont acquis au détriment des autres, notamment les automobilistes, quelquefois pressés et qui se retrouvent coincés dans d'inextricables embouteillages. L'amertume des uns et le mécontentement des autres ne pourront toutefois venir à bout de ce grand bonheur que les enfants ont à croquer leur maïs.