Pour nombre de jeunes, l'été constitue une période idoine pour la débrouillardise. Même les collégiens s'y adonnent avec ferveur, certains pour se faire un peu d'argent de poche, d'autres pour tuer le temps. Ainsi, pour occuper utilement leur temps de loisirs, ils versent dans le petit commerce. Comme la saison a été propice à la culture du maïs, de nombreux jeunes ont installé des braseros pour griller des épis à ceux qui en demandent. A Meskiana, les coins des grandes artères sont pris d'assaut par cette faune de vendeurs qui ne propose rien d'autre que du maïs grillé et salé. Ce sont surtout les petits enfants qui en raffolent. Il y a ceux qui préfèrent en acheter au marché pour les griller eux-mêmes à la maison. Ainsi, tous les membres de la famille auront chacun son épi grillé, salé et à moindre coût. Ce que l'on remarque surtout, c'est la grosseur des épis, bien fournis en grains, contrairement à ceux des années précédentes. Mais à 20 DA l'unité, cette céréale est malgré tout chère. Nous avons d'ailleurs posé la question aux vendeurs, le pourquoi de ce prix. Ils nous ont répondu qu'ils faisaient leurs provisions de maïs de régions lointaines, comme Aïn Berda ou Nechmaya, du côté de Annaba, c'est de là que proviennent les meilleurs épis de maïs. Toujours est-il, tout le monde apprécie le maïs grillé sur le brasier, alimenté en charbon de bois. Mais la fausse note, c'est qu'une fois partis, les vendeurs « grilleurs » laissent derrière eux les épluchures de maïs, ce qui n'est pas pour préserver la propreté des lieux.