Consternation n Au bout de cinq ans, les bénéficiaires des logements Aadl du site El-Achour-Bis, las d'attendre et de voir le chantier redémarrer à peine et timidement, interpellent, aujourd'hui, les autorités concernées. Ils espèrent ainsi faire entendre et connaître leur calvaire et l'incertitude dans laquelle sont plongées des centaines de familles, ainsi que les conséquences qui en découlent. Les souscripteurs déplorent l'indifférence affichée à leur égard et ont le sentiment d'être des laissés-pour-compte, leurs doléances (en l'occurrence des appels pour l'achèvement du projet, des demandes de réaffectation,..) restant sans suite que ce soit par l'Aadl ou par le ministère de l'Habitat. Ils souhaitent, par ailleurs, être informés sur la date réelle du redémarrage du chantier, les délais fixés pour la livraison définitive du projet et les possibilités d'exonération des charges supplémentaires au loyer comme dédommagement du retard accusé estimé à 67 mois. Après la résiliation du marché avec l'entreprise chinoise Cocpc en mai 2005, le chantier en question a été confié à une entreprise libanaise, Selmane Haddad Group, qui devait redémarrer les travaux inachevés pour la réalisation des 644 logements inscrits initialement, mais des mois se sont écoulés et la situation n'augure, selon le collectif représentant des bénéficiaires de ce site, aucune issue satisfaisante à même de les rassurer. Car en matière de relance, «à part l'opération de briquetage entamée pour quelques blocs, aucune opération de gros œuvre n'a été effectuée à ce jour», affirme t-il, et d'ajouter : «Bien que la centrale à béton ait installé trois grues, le béton n'a pas encore été utilisé pour parachever un certain nombre de blocs construits à moitié.» Une situation que nous avons confirmée lors de notre déplacement sur le site. Contrairement aux grouillements et à l'activité que connaît ce genre de lieux celui-ci, curieusement, est plongé dans un silence presque religieux. Et à l'exception de quelques bâtiments qui commencent à peine à prendre forme, les autres ne sont ni plus, ni moins que des plateformes. Pour avoir de plus amples informations sur les raisons de cette inertie et une éventuelle date de redémarrage des travaux et de livraison nous avons tenté, en vain, d'avoir un entretien avec le responsable de l'entreprise libanaise Selmane Haddad Group. Le chef de chantier rencontré sur place, nous a fait comprendre qu'il fallait avoir une autorisation du Directeur Général de l'Aadl pour avoir des réponses à nos questions. Réponse étrange et peu convaincante. Le ministère de l'Habitat, quant à lui, par le biais de son chargé de la communication M. Bouri a estimé que l'Aadl est beaucoup plus apte à nous fournir les éléments nécessaires relatifs à ce chantier. A l'Aadl, il nous a été également impossible d'avoir la moindre information ou entretien. Même le chargé de la communication que nous avons tenté de joindre sur son portable à mainte reprises ,est resté injoignable. Le ministre tiendra-t-il ses promesses ? l Devant ce black-out, nous avons été contraints de nous fier, exclusivement, aux dernières déclarations du ministre et du premier responsable de l'Aadl, afin de redonner espoir aux centaines de familles qui attendent désespérément d'accéder un jour à leur logement tant attendu et rayer de leur souvenir toutes ces années de détresse. Selon le Ministre de l'Habitat, qui reconnaît que le programme 2002 connaît des retards flagrants dans sa réalisation, sur les 35 000 logements inscrits au titre de ce programme, seuls 7 300 soit 22 % ont déjà été livrés, en attendant la livraison, avant la fin 2007, de 10 720 logements. Le reste du programme sera livré au courant de l'année 2008 et le reliquat au cours du premier semestre 2009.