Résumé de la 1re partie n Augustin Veminelli, subjugué par le Sénégal, décide donc de découvrir l'intérieur du pays. Augustin s'approche de la bouteille. A l'intérieur, on voit un liquide rougeâtre qui n'a rien d'appétissant... Alassane examine l'arbre, un manguier. Augustin remarque : — Il n'est pas en forme ce manguier. C'est drôle, son écorce est pleine de plaques blanchâtres. Et il a perdu toutes ses feuilles. Ce n'est pas normal en cette saison. — Ce n'est pas normal mais c'est à cause du corté. Le manguier représente la victime choisie par le sorcier. Ce serait le cousin Alisintoé que je n'en serais pas étonné. D'après l'aspect du manguier, Alisintoé doit être plutôt en mauvaise forme... Augustin fait un petit sourire dubitatif. Ces histoires d'arbres frappés par la malédiction, il ne veut pas trop y croire. Déjà la cérémonie d'initiation bat son plein. Augustin et Alassane se faufilent parmi la foule électrisée par les tam-tams. Les jeunes filles brandissent de longs bâtons, leurs pieds battent en cadence la terre rouge qui se soulève en nuages épais. Après la fête, Augustin propose : — Alassane, tu ne vas pas rendre visite à ta famille ? — Si, je veux savoir où en sont les affaires de Babacar. Babacar, assis à l'ombre d'une feuille de palmier qui lui sert de parasol, accueille Alassane avec joie. Mais Augustin ne saisit rien à la conversation animée entre les deux hommes. Alassane, par politesse, explique : — Babacar attend. — Il attend quoi ? — Il attend... Je crois qu'il attend la mort d'Alisintoé. — Pourquoi ? Il est malade ? — Oui, si tu veux, on peut aller le voir. Tu te rendras compte toi-même. Les deux hommes remontent dans la Jeep et s'éloignent du village. Dans la direction indiquée par les flèches du monticule magique. Le bruit de la fête diminue et ils parcourent quelques kilomètres pour arriver dans un nouveau village. Là aussi, toute la population du village est rassemblée pour une fête nouvelle mais différente. Alassane explique : —Ici, c'est l'initiation des garçons que l'on prépare. Ils vont être circoncis et ensuite ils vont passer tout le temps de la cicatrisation dans la forêt. — Au repos ? — Non, pas au repos ! Pendant des jours et des nuits, ils vont subir toute une série d'épreuves. S'ils résistent, s'ils font preuve de courage, d'endurance et du sens des responsabilités, ils en sortiront transformés en vrais hommes. Alors qu'au départ ce ne sont encore que des enfants. La Jeep s'arrête auprès d'une case. Deux femmes sont assises près de l'entrée étroite qui s'ouvre dans le mur de terre séchée. Elles ont l'air plutôt abattues et prostrées : — C'est là qu'Alisintoé habite. Ce sont ses femmes. Alassane engage la conversation avec les deux épouses d'Alisintoé. Il revient vers Augustin : — Alisintoé est au plus mal. Si tu veux, tu peux lui rendre visite. Mais attends-toi au pire. Ce n'est pas un spectacle bien agréable. Tu seras étonné. (à suivre...)