Résumé de la 41e partie n Djazia, qui se réjouit avec ses amies, surprend Dhiyâb en train de manger les artichauts qu'elle a plantés. Elle le chasse, en colère. Elle retourne dans la tente et dit : — C'est un jeune homme impertinent ! il mangeait mes artichauts ! il les aurait tous croqués si je ne l'avais pas chassé ! Une jeune fille intervient. — Je l'ai entrevu pendant que tu te disputais avec lui, c'est Dhiyâb Ben Ghanem ! — Son père est mort, il ne lui a laissé pour bien qu'un troupeau de brebis ! Djazia a aussitôt une idée. — Des brebis et combien en a-t-il ? — quarante ! — nous sommes quarante, dit la jeune femme, en m'offensant, il vous a également offensées, aussi avons-nous le droit de nous venger de lui ! — comment ? dit une des filles. — nous allons nous emparer chacune d'une de ses brebis, les égorger et les rôtir. Nous considérerons alors que l'affront qu'il nous a fait subir a été lavé ! — C'est une bonne idée ! s'écrient les filles ! — il ne va pas nous laisser nous emparer de son troupeau sans réagir, dit une fille. — C'est un noble homme, il ne lèvera pas la main sur des femmes ! Elles quittent la tente et prennent la direction du lieu où Dhiyâb fait paître son troupeau. Elles se lancent alors vers les bêtes et sous le regard surpris de Dhiyâb, s'emparent d'une brebis chacune, ne laissant du troupeau, que le bélier. — Ola ! s'écrie Dhiyâb, qui ne s'attendait pas qu'on lui enlève ses bêtes, que faites-vous ! Ces bêtes m'appartiennent ! — Les artichauts que tu as mangés m'appartenaient également. — Des brebis contre quelques artichauts, dit Dhiyâb, ce n'est pas juste ! — Telle est la loi du désert, dit Djazia. Et elle donne l'ordre à ses compagnes de se replier vers la tente où elles ont leurs quartiers. Dhiyâb, lui, regarde tristement ses bêtes partir, sans réagir. Cependant, Djazia et ses compagnes arrivent à la tente, en traînant les brebis. — Qu'allons-nous en faire ? demande une fille — Un festin, dit Djazia. Ne l'avons-nous pas mérité ? La première, elle, saisit un couteau et égorge sa brebis. Les autres filles, encouragées, font de même. En quelques instants, le troupeau de Dhiyâb, sa seule richesse, gît dans une mare de sang. Les jeunes filles dépècent les bêtes et, improvisant des broches, allument des feux et mettent les carcasses à rôtir. Bientôt un fumet délicieux de viande rôtie emplit la contrée. — N'est-ce pas meilleur que les artichauts ? dit Djazia en riant. — Oui, dit une des filles, mais ce jeune homme, qui a une noble allure, a perdu le seul bien qu'il possédait ! — il n'a que ce qu'il mérite, dit Djazia, il n'avait pas à s'attaquer à moi ! (à suivre...)