Résumé de la 42e partie n En s'emparant de ses brebis et en les égorgeant, Djazia et ses compagnes se vengent de Dhiyâb qui leur a dérobé quelques artichauts. Elles sont en train de festoyer quand Dhiyâb arrive, tenant quelque chose de lourd enveloppé dans un drap. Djazia se lève aussitôt. — Que viens-tu faire ici, dit-elle, avec hostilité. Il dépose l'objet devant ses pieds. — ? mon amie, dit-il, ceci est pour toi ! Les jeunes compagnes de Djazia s'approchent, curieuses de voir, ce que le jeune homme qu'elles ont dépouillé du seul bien qu'il possédait, offrait à leur amie. — Qu'est-ce que c'est ? demande Djazia, méfiante — Découvre le drap et tu verras de quoi il s'agit ! Mais la jeune femme, toujours méfiante, ne bouge pas. —Tu veux que je le fasse moi-même ? dit le jeune homme. Il se baisse et retire le drap. Alors apparaît un magnifique mouton rôti. Il est encore plus gras et paraît plus succulent que les brebis. — C'est pour toi, ô mon amie, dit Dhiyâb. Djazia n'en croit pas ses yeux. — Tu... tu as égorgé le bélier, la seule bête qui restait de ton troupeau ? — Oui, mon amie, dit-il, je l'ai fait pour toi ! Il se retourne vers les jeunes femmes et s'écrie : — Des guerrières ont foncé, telle une nuée sur mon troupeau, et elles ont emporté mes brebis ! Il ne restait plus que le bélier, et il s'est mis à bêler de désespoir, privé de ses femelles ! Or, que peut faire un mâle, sans ses femelles ? Alors, je l'ai sacrifié pour la plus belle femme qui soit, et je viens le lui offrir ! Djazia et les autres filles sont émues. — Tu as fait cela ! — Oui, je l'ai fait pour la plus belle des femmes ! Mais tu n'as plus rien, désormais ! Il rit. — Il y a encore quelques instants, j'étais riche de quarante brebis et d'un bélier. Mais voilà que j'ai tout perdu ! Ainsi est la vie : un jour on est riche, un autre on est pauvre... Telle est la volonté de Dieu qui nous a créés à partir de rien.... Ce discours admirable, émeut encore plus Djazia. — Acceptes-tu le présent que je te fais ? demande Dhiyâb. — Oui, dit la jeune femme, mais à une condition — Tes conditions sont des ordres ! — Je veux que tu partages avec moi ce rôti... Dhiyâb sourit. — La viande de mouton, dit-il, est la viande des amoureux, c'est avec plaisir que je la partagerai avec toi ! Il s'assoit à ses côtés et ils se mettent à manger ensemble, se regardant l'un l'autre. Il est aussi épris d'elle qu'elle l'est de lui (à suivre...)