Pleins de culot et d'audace, les Algériens, totalement décomplexés, ont essayé de jouer «à la brésilienne». C'était presque fait, s'il n'y avait pas eu le manque d'efficacité mais surtout, en face, l'ingéniosité du duo Kakà-Ronaldinho. Mais après le beau football d'hier, les Verts devront redescendre sur terre et penser à l'expédition de Banjul, le 9 septembre prochain. On avait peur pour cette équipe d'Algérie face au champion sud-américain, le Brésil, comme on avait peur pour elle face au finaliste, l'Argentine, il y a quelques semaines. Mais après le match, on s'est aperçu que les Verts avaient du culot et ont tenu tête à la meilleure équipe du monde comme elle l'a fait face à son dauphin au Camp Nou. Battus par deux buts à zéro, les Verts n'ont pas du tout été ridicules. Ils se sont même permis le luxe de taquiner cette équipe brésilienne truffée de stars du football mondial. Pendant une heure de jeu, les Algériens ont presque fait jeu égal avec les quintuples champions du monde, alors qu'il y a un mois, ils se sont fait balayer par une équipe de Guinée au stade olympique du 5-Juillet. Certains diraient que c'est paradoxal, mais au vu des paramètres qui ont entouré les deux matches, on peut accorder des circonstances atténuantes à l'équipe algérienne qui retrouve son football lorsqu'elle évolue dans de bonnes conditions. Il faut dire que pour un groupe technique comme celui de Jean-Michel Cavalli, il est quasi impossible d'attendre de lui une performance positive lorsqu'il évolue sur une pelouse comme celle du stade du 5-Juillet. La preuve a été donnée par les camarades de Karim Ziani sur les tapis du Camp Nou, face à l'Argentine, et hier à La Mosson, face au Brésil. Certes, il existe toujours de grosses lacunes, notamment sur le plan offensif, mais l'Algérie a réussi un excellent match avec une circulation du ballon digne des grandes équipes mondiales. La différence était flagrante sur le banc de touche. Dunga a du faire appel aux services de ses stars Kakà, Ronaldinho, Diego, Alvès et autres en deuxième mi-temps pour venir à bout d'une arrogante équipe algérienne qui n'a jamais donné l'impression d'être troublée devant toute cette pléiade de stars. Mieux encore, Saïfi, Belhadj et surtout Ziani donnaient l'air d'être tout aussi Brésiliens que les Brésiliens, soulevant parfois l'admiration de tous les présents et les observateurs. L'entame du match fut, sans surprise, pour les coéquipiers de Maicon qui rateront deux occasions par l'intermédiaire de Robinho 6' et Elano 9' où ils trouvèrent un excellent Lounès Gaouaoui, très inspiré lors de ce match. Petit à petit, les Algériens commencent à sortir de leur coquille et s'en vont mettre en danger Doni et sa défense. D'ailleurs, l'occasion la plus dangereuse de la première mi-temps fut à l'actif des Verts lorsque Ziani sert sur un plateau Saïfi qui s'est présenté face à face avec le gardien de but brésilien, Doni. La parade de ce dernier, non sans commettre une faute sur l'attaquant algérien, sauve son équipe d'un but tout fait 23'. Une minute plus tard, Belhadj récidive en adressant un puissant tir qui effleure la lucarne droite des bois de la Séleçao 24'. Sentant le danger, le Brésil pousse un peu sur le champignon et Julio Baptista oblige Gaouaoui à se déployer pour détourner un tir à ras de terre en corner 30'. Le reste du temps a été marqué par un jeu très plaisant ouvert avec de nombreuses occasions de part et d'autre. En deuxième mi-temps, Dunga fait rentrer ses atouts majeurs, Kakà et Ronaldinho. Mais la première tentative fut pour l'Algérie grâce à Matmour qui fusille Julio César par un tir à ras de terre, mais le gardien de but de l'Inter Milan se détend pour détourner le cuir 57'. Quelques minutes après, Maicon trouve la faille en reprenant de la tête un corner tiré par Ronaldinho 61'. L'Algérie réagit par Saïfi, mal placé au premier poteau, qui rate une belle opportunité alors qu'il se trouvait dans une bonne position 68'. ? partir de ce but, l'équipe nationale fait jeu égal avec le Brésil et se crée de nombreuses occasions, notamment par Bouzid 74' et Ziani 79' qui ratent de peu le cadre. Mais le métier et l'opportunisme des Brésiliens leur ont permis d'ajouter un deuxième but suite à un contre rapide. Gaouaoui qui détourne dans un premier temps un tir de Diego s'incline devant le sorcier Ronaldinho qui s'est trouvé dans le bon endroit pour pousser le cuir au fond des filets. Les derniers soubresauts de Bezzaz et Cie n'ont rien donné jusqu'au coup de sifflet final de l'arbitre de la rencontre sur cette victoire du Brésil, mais le mérite revient à l'Algérie qui a pu tenir tête aux champions du monde pendant plus d'une heure de jeu. Dj.O. Montpellier, stade La Mosson, temps clément, pelouse en bon état, affluence nombreuse (plus de 30 000 spectateurs), arbitrage de Sandryk Biton (France) Buts : Maicon 63', Ronaldinho 81' (Brésil) Temps additionnel : 4' (1'+3') Note du match : 14/20 Algérie : Gaouaoui - Bouzid - Zarabi - Bougherra - Antar Yahia (Bezzaz 66') - Mansouri - Hosni (Amri 66') - Matmour (Ghilès 76') - Saïfi (Bouguerra 90'+1') - Ziani (Hadj Aïssa 86') - Belhadj Entraîneur : Cavalli Brésil : Doni (Julio César 46') - Maicon (Daniel Alvès 69') - Kleber - Alex - Josue (Fernando 46') - Naldo - Mineiro (Lucas 65') - Elano (Kakà 46') - Wagner Love - Julio Baptista (Ronaldinho 46') - Robinho (Diego 70') Entraîneur : Dunga