Drame n Atteints d'un handicap Immuno-moteur cérébral (IMC), des jeunes, accompagnés de leur maman et un de sa sœur, sont accueillis dans ce centre de vacances. Ils ne peuvent ni bouger, ni marcher et certains ni comprendre ou encore parler. Abdelkader Akrout est âgé de 22 ans. Il ne peut pas comprendre ce qu'on lui dit. Il ne demande que la nourriture en émettant des cris que seule sa maman qui l'accompagne comprend. «mon fils est handicapé de naissance à 100%, il perçoit une pension de 3 000 DA qui ne suffit pas à subvenir à ses besoins, même pas les couches que j'achète à 50 DA», nous confie-t-elle. Elle nous informe que son mari a été victime des inondations de Bab El-Oued. «Il avait un commerce à Trioley et n'a jamais été remboursé». Elle nous confiera également que Abdelkader partage la seule pièce de «l'appartement» avec ses parents et ses frères et sœurs à Haï Sraïdjia, à proximité de Meftah. «J'ai contacté en 2002 le ministre de la Solidarité qui a donné des instructions à la DAS qui a demandé, à son tour, à l'APC de Meftah de prendre en charge le cas de mon enfant et celle de ma famille, mais nous n'avons eu aucune suite», se désolera-t-elle. «Je saisis cette occasion pour, une fois encore, demander au ministre de nous porter assistance.» Abdelhak Salhou est un autre IMC de 18 ans, originaire de Haï Benchaâbane. Il est alité, comprend ce qu'on lui dit mais ne parle pas. On l'a trouvé en train de faire sa prière d'El-Icha sur son lit. Sa maman Khalti Malika, 60 ans, est asthmatique, elle nous demande de lui indiquer où s'adresser pour demander une aide à sa famille composée de 10 personnes – la retraite du père de 5 300 DA étant insuffisante pour couvrir les frais quotidiens, les médicaments... Un autre cas est celui de B. Younès, qui était à sa naissance, selon sa maman, un bébé comme les autres. Elle n'a constaté son handicap que trois mois après. «Younès est âgé de 17 ans. Les trois premières minutes de sa naissance, il est devenu bleu et n'a pleuré que 10 minutes après l'accouchement dans une clinique privée. Et je n'arrive pas à oublier la sage-femme qui demandait à une autre de donner de l'oxygène à mon bébé… ce qui n'a pas été fait car, selon elle, l'appareil était en panne… c'est à partir de là que mon fils a été handicapé.» Bahia Benaldjia 20 ans, accompagne son frère Abderrahmane 18 ans. Elle vient de Traïkia (Meftah). Il adore sa sœur et ne dort que dans ses bras. C'est un IMC. «Mon frère commence à bouger grâce à la rééducation alors qu'il ne pouvait bouger ni les membres inférieurs ni supérieurs. Il est très content quand il fait du sport et de la rééducation… et commence même à se stabiliser. Mais on ne peut se permettre de la lui faire constamment», nous dira la jeune fille qui saisit l'occasion pour lancer un appel par le biais de notre quotidien. Elle cherche son père, M'barek, qui a disparu depuis 7 ans et n'a plus donné signe de vie. «Il travaillait au Sud comme manœuvre-maçon. Il nous envoyait des mandats quand il devait s'absenter plus de trois mois. Mais depuis 2000 on n'a plus eu de ses nouvelles. Nous avons même lancé un avis de recherche à travers Koulchi moumkin, en vain», nous dit-elle. Bahia nous informe que sa famille composée de sept membres est nourrie grâce à sa grand-mère qui perçoit la pension de femme de chahid et qui travaille comme femme de ménage. Malgré cela, elle rit et affiche de grands sourires pour son frère…