InfoSoir : Le représentant du département de Ould Abbès a récemment annoncé le lancement de formation de formateurs IMC. Le Dr A. Sadaoui : Nous sommes soulagés par cette bonne nouvelle. Cette formation a déjà cours au niveau de notre association depuis sa création en 1990. Et les centres spécialisés ? Je me réjouis de voir le projet de construction de centres pour IMC. Un IMC peut aller d'une simple boiterie jusqu'au stade de polyhandicapés. Chaque type d'Imc nécessite une prise en charge particulière. S'il y a lieu de construire, on devrait construire des Centres d'aide médiocosociale précoces (camp). Si on prend en charge les enfants qui ont cette infirmité motrice cérébrale, il faut le faire à un certain âge et il y a des spécificités à prendre en compte pour chacun. Ceux qui peuvent suivre une scolarité normale peuvent être orientés vers une école ordinaire. Il faut penser aux polyhandicapés aussi et à leurs parents par la construction de centres spécialisés. Comment avez-vous pu réaliser de tels résultats ? Au début, les parents ne savaient pas ce que c'était un Imc. Ils étaient livrés à eux-mêmes. L'association a entamé une série de campagnes de vulgarisation et de sensibilisation pour leur expliquer la maladie et les rassurer grâce aux médias aussi. Nous avons recensé près de 700 enfants Imc au niveau de notre wilaya et qui ont été classés selon leurs potentialités. A partir de là, il fallait d'abord créer un centre de jour comme première urgence et engager un kinésithérapeute venu d'Alger. Et 10 ans après, il y a eu l'ouverture de l'hôpital de jour de Ras El-Ma. Puis on a créé un centre de jour pour l'éducation inclusive de ces enfants et leur préparation à la scolarisation. On accompagnait les enfants à l'école et on sensibilisait les directeurs pour qu'ils les acceptent. Notre psychopédagogue faisait la médiation entre l'apimc et l'école. Que projette l'Apimc après la réussite du projet avec Handicap International ? Le projet de Handicap International «enfance et droits» est un programme qui s'étale sur 6 mois, lancé de juin à décembre. Nous sommes arrivés à sensibiliser les parents qui ne croyaient pas, parfois, dans les potentialités de leurs enfants handicapés. Nous avons l'exemple de Abir qui passe cette année l'examen du BEM. Elle a de bons résultats bien qu'elle ne parle pas, ne marche pas et n'écrive pas. Nous avons également l'exemple du jeune Grissi qui a été félicité par le président de la République en 2008 après avoir eu son bac avec 13 de moyenne. Il voulait opter pour la pharmacie, mais il a été orienté vers une autre branche. Nous allons relancer le registre des Imc dont la première tentative de création a été vaine, car certains professionnels n'ont pas joué le jeu. On voudrait arriver à répertorier l'enfant IMC dès la naissance suite à une asphyxie néonatale ou à un problème de prématurité. Il faut suivre cet enfant dès son enfance pour lui donner une chance de réinsertion. *Président de l'association des handicapés moteurs infirmes cérébraux (Apimc) de la wilaya de Sétif, médecin à l'unité (IMC) l'EHS de rééducation fonctionnelle Ras el-Ma, Sétif.