Résumé de la 43e partie n Dhiyâb, au lieu de se fâcher contre Djazia et ses compagnes qui lui ont dérobé et égorgé ses brebis, sacrifie la dernière bête qui lui reste et l'offre à la jeune femme. Le festin terminé, Dhiyâb se lève. — il est temps pour vous de rentrer, leur dit-il. — Tu ne veux pas rentrer avec nous au camp ? dit Djazia. — Les hommes de la tribu me verraient avec vous et ils pourraient penser à mal, dit-il. — Maintenant que tu n'as plus de troupeau, demande Djazia, que vas-tu devenir ? — Ce que Dieu voudra que je devienne, dit-il. J'ai bien mangé et j'ai eu de la bonne compagnie, je vais donc dormir, heureux... — Mais demain, quand tu te réveilleras ? — Demain, Dieu y pourvoira... Et il s'en va, sans rien. — C'est un homme admirable ! s'exclame une des jeunes femmes. — Oh oui, dit une autre, il est de noble caractère, quoiqu'il soit maintenant l'homme le plus pauvre du village ! Djazia soupire. — S'il est devenu pauvre, c'est ma faute... On n'aurait jamais dû le dépouiller de ses bêtes ! — Et il est allé jusqu'à tuer la dernière bête qui lui restait : un bélier ! — Et il l'a fait pour toi, Djazia ! Elle hoche la tête. Oui, c'est pour elle qu'il a sacrifié son bélier... avec quel amour il la regardait, comme il semblait l'aimer... Jamais homme ne lui a voué une telle passion ! Jamais homme ne l'a désirée autant ! Et pour la première fois, elle qui ne regardait que de biais les garçons qui lui font la cour, elle sent son cœur battre pour un homme... — nous l'avons dépouillé de son bien, dit-elle, mais nous pouvons lui rendre un bien meilleur, dit Djazia. — Comment cela ? disent les jeunes filles — C'est facile, dit Djazia. Nos parents sont tous riches, ils possèdent d'innombrables troupeaux de chameaux et de chamelles. Alors demande-leur de nous donner à chacune une chamelle et nous l'offrirons à Dhiyâb. Ainsi, il aura de nouveau un troupeau et il pourra l'emmener paître ! — C'est une bonne idée, s'écrient les jeunes filles. Dès qu'elles rentrent chez elles, elles racontent à leur père ce qui s'est passé et demande une chamelle en compensation des brebis égorgées. — Dhiyâb est un brave garçon, disent les pères, et ce sera un valeureux guerrier. Il mérite qu'on fasse ce sacrifice pour lui. Le lendemain, dhiyâb voit venir vers lui quarante jeunes filles avec, chacune, une chamelle, Djazia, elle, tenant un mâle. — nous te remplaçons les brebis que nous t'avons prises, dit Djazia. — Désormais tu es riche ! Et il prend possession de son nouveau troupeau, remerciant Dieu de la grâce dont il vient de le combler. (à suivre...)